[Recommandation] Endless Melancholy
Certains courriels changent votre vie plus que d’autres, celui que j’ai reçu de la part du musicien Oleksiy Sakevych s’est avéré l’un d’eux. Je n’avais aucune idée de qui il s’agissait, son parcours musical m’échappait entièrement, mais sa manière d’écrire était si sincère et sans prétention que je n’avais d’autres choix que de m’attarder à son œuvre. À peine une minute après avoir plongé dans la première pièce de son album The Vacation, j’étais profondément sous le charme. Une sensibilité renversante enrobait chaque note, chaque vibration, tout était si bien calculé. Ce somptueux mélange de fréquences entremêlé au jeu de piano prenant de l’artiste ukrainien frappait dans le mille. Difficile de croire que je n’avais pas entendu parler de lui avant la parution de son cinquième album, qui sera lancé sur sa propre maison de disque nommé Hidden Vibes le 27 juin prochain. Les fervents de cassettes pourront également se procurer cette merveille via l’étiquette russe ΠΑΝΘΕΟΝ. Il n’aura pourtant fallu que deux mois à Oleksiy, qui se produit sous le pseudonyme Endless Melancholy depuis 2011, pour mettre au monde The Vacation, inspiré de la nouvelle du même titre écrite par Ray Bradbury en 1963. N’ayant malheureusement pas lu cette histoire, il est pourtant facile de laisser mon imagination déraper lors de l’écoute des huit titres composant l’album. La richesse du son analogique combinée aux grandes qualités de compositions de l’artiste garantissent un pèlerinage cérébral des plus immersif, il est si facile de perdre la notion du temps lorsque nous lui dévouons entièrement notre concentration.
L’homogénéité de son nouvel opus est frappante, il suffit de prendre place confortablement et de fermer les yeux, le reste des éléments tombent en place parfaitement. Ce sentiment de confort et d’unité me rappelle énormément l’excellent Cruel Optimism de Lawrence English paru plus tôt cette année. Clairement, Endless Melancholy déborde de talent pour être capable de concevoir une œuvre qui rivalise avec des piliers de la musique ambiante. J’irais même jusqu’à dire qu’il surpasse les maîtres dans ce cas, car jusqu’à présent The Vacation trône bien au sommet de mes expériences musicales de l’année. Il n’est pas étonnant de le voir s’installer aussi solidement dans la scène, son avant-dernier album Her Name In A Language Of Stars ayant été remixé par nul autre que Benoît Pioulard, Desolate Horizons et Will Bolton prouve qu’il a acquis le respect des grands artisans de l’ambiant. J’ai même été surpris de constater qu’il avait réussi à transformer, avec l’aide de Matt Finney, la chanson de Rihanna We Found Love en un morceau formidable. Ceux qui ont envie d’en apprendre davantage sur lui peuvent même s’attarder à l’excellent projet de post-rock Sleeping Bear, dans lequel il fait bouger les cordes de la guitare et les touches de son clavier. Je suis extrêmement ravi que le destin ait dirigé sa musique vers notre site, c’est exactement le genre d’artiste que je prends plaisir à mettre de l’avant. Dès les premiers coups d’œil sur le visuel de la pochette, réalisé par la talentueuse Lita Akhmetova, je savais qu’une aura particulière émanait de ce disque. Il est très difficile de croire que son slogan est Disappointing everyone since 2011, puisque dans notre cas c’est tout le contraire, cette musique est tellement belle qu’il faudrait être fou pour être déçu ou indifférent.
Pour une composition qui transcende le temps et l’espace…
Pour une beauté que même les mots ne peuvent décrire habilement…
Pour une nostalgie palpable…