[Scène locale] Solitary Dancer – Transmitting To Heaven
La musique de Solitary Dancer se fait entendre depuis un peu moins de deux ans, mais heureusement elle n’a pas pris beaucoup de temps avant de résonner dans nos oreilles. Le duo montréalais, qui laisse couler peu d’information à son sujet, a lancé son premier album éponyme en 2016 sur Graded Records. Leur deuxième offrande attendra à avril 2017, alors que Dualism est publié sur Dark Entries Records. On y retrouve une collaboration avec la pionnière de la scène électronique montréalaise Marie Davidson qui, par sa voix, apporte une présence comme seule elle sait le faire.
Entrons dans le vif du sujet alors que la troisième et plus récente parution de Solitary Dancer a vu le jour il y a quelques mois. Transmitting To Heaven comprend seulement trois morceaux, mais est tout de même substantielle. Le EP marque leur retour sur l’étiquette Graded fondée par le musicien britannique Midland. Le duo nous offre un mélange de musique électronique et ambiante, le tout d’une efficacité renversante. La formation foulera d’ailleurs la scène du Eastern Bloc le samedi 11 novembre prochain lors d’une soirée organisée par Never Apart et le collectif susy.technology.
Des chants d’oiseaux viennent entamer le morceau le plus imposant de ce magnifique EP. Une douce mélodie s’installe et il ne faut que quelques secondes pour s’y abandonner et se retrouver dans un état de transe. Les harmonies semblent agir comme un baume sur une plaie et permettent d’enlever un lourd poids sur nos épaules. Il s’agit de l’hymne parfait pour clore une semaine chargée et pour ensuite sombrer dans une longue nuit de folie où les repères n’existent plus. Une lente ascension de l’intensité s’opère tout au long de la pièce avec des sonorités propres au style inorthodoxe de Solitary Dancer. Ce mélange de musique électronique, house et acide saura vous faire danser mais, avant tout, il s’agit d’une libération pure et simple pour votre esprit.
Un changement de ton s’exécute avec l’entrée en scène de Birth Of Saturn qui s’avère être le morceau le plus intense et énergique de la courte parution. Cet air à la fois si entraînant et à l’efficacité si déroutante n’aura comme aboutissement que d’apposer un sourire sur votre visage. Lorsque les ondes sonores traversent votre corps, elles n’ont d’autre choix que de se traduire par un déhanchement sans retenue et un hochement de tête des plus acharnés. Le genre musical que le duo préconise est unique et rafraîchissant; les comparables sur la scène montréalaise sont quasi inexistants et c’est à notre plus grand bonheur.
L’ambiance, qui était précédemment survoltée, change drastiquement alors que les premières notes du morceau final se font entendre. La voix, qui n’était présente sur aucunes des chansons précédentes, fait son entrée en scène, mais avec beaucoup moins d’insistance que sur Dualism, paru plus tôt cette année. L’ambiance est sombre, mystérieuse, alors qu’une mélodie ambiante et glauque se fraie un chemin jusqu’à nos tympans. Les harmonies sont imprégnées d’un aspect théâtral et je m’imagine sans peine des ombres se balancer en communion au rythme de cette douce et mélancolique harmonie. Les sonorités se superposent et l’accumulation de ces couches nous entraîne tranquillement sur une route ou l’incertitude règne. C’est une excellente façon de conclure l’un des EPs les plus marquants de cette splendide année musicale.
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Paru le 9 juin 2017 sur Graded Records.
- Révision du texte par Geneviève.