[Scène locale] CMD – Wild Light
Même si la musicienne Corina MacDonald, alias CMD, est présente dans la scène montréalaise depuis déjà plusieurs années, je n’étais jamais tombé sur sa techno raffinée avant la sortie de son album Wavecraft paru à l’automne dernier. Ce succulent EP de quatre morceaux avait attiré l’attention de la rédaction et ce n’était qu’une question de temps avant de voir son nom apparaître quelque part sur le site. Le temps est maintenant venu de vous présenter sa toute nouvelle offrande intitulée Wild Light, une suite logique à ce que nous avions déjà pu nous mettre sous la dent par le passé.
Légèrement plus court que son prédécesseur, cet assemblage de trois pièces aux martèlements répétitifs et aux sonorités aériennes frappe dans le mille. Corina a concocté quelque chose de drôlement efficace et il vous faudra traverser cet EP plusieurs fois avant d’en déceler la multitude de subtilités qui y sont parsemées. Une écoute attentive vous permettra de transgresser le retentissement des percussions principales afin de vous perdre dans les ingénieuses sous-couches. Un morceau comme Sun Dog Daze vous propose des rythmiques méticuleusement juxtaposées à la trame d’avant-plan. Le résultat est entraînant et hypnotique, CMD parvient à démontrer tout son potentiel malgré la courte durée de l’expérience. À l’image de la pochette, le tout est quelque peu kaléidoscopique. Il est aisé de s’y perdre et de s’y abandonner entièrement. La judicieuse utilisation de synthétiseurs contribue grandement à la perte de nos points de repère, c’est une spirale dans laquelle nous voudrions nous égarer pendant de nombreuses heures.
Un voile de positivisme englobe ce nouveau disque et une énergie différente et agréable émane des compositions de l’artiste montréalaise. Wild Light se marie merveilleusement bien avec l’arrivée du beau temps sur la ville et me remémore légèrement l’effet que l’album Beaubien Dream de Project Pablo avait eu sur mon moral au printemps 2016. Cet épanouissement atteint son paroxysme avec le titre éponyme, il s’agit d’une finale grandiose qui nous donne envie de la faire rejouer constamment. Maintenant, la seule chose qu’il me reste à faire est de finalement aller voir la musicienne en prestation et de me laisser porter par sa touche magique. Elle a décidément la capacité de créer de la techno dotée d’une âme et d’une profondeur rarement rencontrée précédemment.
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Paru le 30 avril 2018 sur Perfect Location.
- Révision du texte par Sandra.