[Scène locale] Mood – Détachement
Quand notre vie bat de l’aile, que nous avons du mal à y voir clair, il est important de nous rappeler qu’il y a toujours une personne quelque part qui vient de composer un album parfait pour nous remettre sur les rails. Le mien fut sans équivoque Détachement de l’artiste montréalais Dominique Carrier.
Le moral au plus bas, j’avais, sans même le savoir, grand besoin de plonger dans cette orgie de synthés ambiants. Ce qui m’a frappé initialement avec sa musique était la naïveté et la simplicité de ses compositions. J’ai toujours eu une grande appréciation pour les gens qui créent de manière complètement autodidacte. Je ressens une connexion particulière dans ces cas précis. La proximité des émotions me semble plus réelle, plus sentie. C’est comme si les sonorités étaient issues du plus profond de leur subconscient sans être trafiquées par une influence ou une éducation externe.
Le déclic ultime arrive toutefois à la première écoute de L’incertitude du, qui m’a littéralement coupé le souffle. Nous nageons ici dans les mêmes territoires émotifs que le très talentueux Alessandro Cortini et les finales abruptes de plusieurs pièces me remémorent la merveille que Huerco S nous avait pondue en 2016. Vous comprendrez donc que Mood nous propose un univers où la mélancolie est parfaitement calculée.
Le potentiel de Dominique est évident et sa capacité à nous émouvoir est bien palpable. Il sera très intéressant de voir ce que le musicien nous réservera pour la suite de son parcours. J’ai toujours eu un faible pour la musique qui transpirait la nostalgie, cet album cadre parfaitement dans ma vision de ce que devrait être une thérapie musicale. Un peu comme l’excellent Religion Cr70 de Bodyverse, que j’ai eu la chance de chroniquer plus tôt cette année. Les créations sont capables d’arrêter le temps et de vous rappeler que vous devriez prendre une grande respiration avant de continuer votre journée.
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 4 juillet 2018.
- Révision du texte par Geneviève.