[Recommandation] Hiro Kone
L’une des plus belles découvertes de l’année jusqu’à présent en est une que je n’attendais absolument pas. Lors d’une soirée bien garnie en ouverture du festival Suoni Per Il Popolo, une artiste éblouissante est arrivée de nulle part pour me faire bouger et captiver mon attention comme peu savent le faire. C’est avant les performances de Drew McDowall et Pharmakon que la musicienne Nicky Mao a foulé les planches de La Vitrola avec son humilité et sa précision rythmique inhabituelle. Sous son pseudonyme Hiro Kone, la musicienne d’origine chinoise a déversé une dose d’électro analogique d’une richesse sonore fascinante. La profondeur et la qualité du son m’ont instantanément remémoré l’impeccable prestation du musicien allemand Atom™ lors du dernier Mutek. Après une performance si authentique et originale, il me fallait absolument creuser pour en découvrir davantage sur cette artiste actuellement basée à Brooklyn.
La première chose qui saute aux yeux est son étroite relation avec le musicien nommé un peu plus haut, le légendaire Drew McDowall. Leur collaboration perdure depuis plusieurs années déjà, il n’est donc pas surprenant de les retrouver fréquemment ensemble sur la route. Le musicien écossais est d’ailleurs venu épauler Nicky sur le premier single de Love Is The Capital, intitulé Rukhsana. Ils laisseront même paraître un album en duo plus tard dans l’année qui portera le nom de The Ghost Of Georges Bataille sur l’étiquette Bank Records. Revenons en à l’essentiel, car le véritable premier album de Hiro Kone est ce qui nous intéresse particulièrement dans cette recommandation. Comment passer à côté d’un album si intime et complexe, la suite de quatre EPs qui précéda cette parution sur Geographic North nous donnait seulement quelques indices de son réel potentiel. Il est même surprenant d’apprendre qu’elle fut jadis membre de la formation post-punk Effi Briest avant la parution de leur premier disque sur Sacred Bones Records. Son riche bagage musical confirme aisément la vaste gamme d’influences qui habille Love Is The Capital, un album qui permet autant au corps de se remuer qu’au cerveau de cogiter.
Ses origines multiethniques qui ont résulté en une jeunesse passée à se balader entre Hong Kong et la Californie lui ont permit d’acquérir une ouverture d’esprit qui se ressent énormément dans sa manière de composer. Cette imprévisibilité tangible et cette permissivité feront certainement de Nicky Mao l’une des artistes les plus en vogue au cours des prochaines années. Tout comme sa talentueuse comparse new-yorkaise Ciarra Black, que j’affectionne particulièrement, elle s’incruste dans cette nouvelle vague d’artistes féminines qui prennent de plus en plus d’espace dans la musique électronique. C’est un grand plaisir de voir la scène se diversifier à une vitesse aussi foudroyante et de savoir que les musicien(ne)s qui font vibrer nos enceintes sont engagé(e)s. Je vous recommande fortement de noter le nom de Hiro Kone dans vos marques-pages où dans votre calepin, car vous passeriez à côté d’une musicienne qui vous surprendra autant qu’elle vous plaira.
Pour un envoutement progressif…
Pour un magnifique titre dans l’esprit de Biosphere…
Pour une surprenante montée d’énergie…