[Recommandation] Norin
Les pays scandinaves ont toujours représenté une excellente pépinière d’artistes remarquables. L’époque actuelle ne fait nullement exception, notamment grâce à l’apport de l’étiquette Northern Electronics. C’est justement sur cette prodigieuse maison de disque que Norin a pondu son épatant album intitulé Främmande. Depuis la récente création du projet, le suédois Lars Hannes Norrvide a déjà bouclé cinq parutions en une année. Cette productivité invraisemblable a aussi trouvé preneur sur les étiquettes Posh Isolation et Collapsing Market. Il n’est pas étonnant de le voir sur le label de son camarade Loke Rahbek, également membre de Lust For Youth. Hannes est en réalité le fondateur du groupe, il partageait au départ la scène avec Amanda Ericsson. Il a ultérieurement remanié le personnel après sa migration vers le Danemark en ajoutant deux autres musiciens. Le trio a d’ailleurs laissé paraître en début d’année le formidable album Compassion sur Sacred Bones Records. Le récent matériel solo du suédois se détache considérablement du son électro-pop de sa formation principale. Adieu les voix, adieu les mélodies, vous serez plutôt plongé dans l’univers expérimental d’un artiste phénoménal.
La froideur de son pays natal est omniprésente à travers les huit compositions de sa plus récente offrande. Les ambiances proposées y sont par moment angoissantes, énervantes, voire même claustrophobies. L’impression d’être impuissamment installé sur une table d’opération traverse même l’esprit sur certains titres. La cassure existe aussi entre Främmande et les EPs précédents qui proposaient une sonorité plus électronique. Il avoue faire de la musique pour lui-même et pour son plaisir avant toute chose, c’est un processus introspectif. Ce genre d’artiste est absolument fascinant à suivre, car chaque nouvelle parution est en mesure de surprendre. Dorénavant membre de l’étroite famille de Northern Electronics, l’avenir s’annonce particulièrement excitant. Aurons-nous droit à des collaborations avec des piliers tels qu’Abdulla Rashim, Acronym ou encore Varg? Tout cela reste à voir, mais pour le moment nous avons amplement de musique à nous mettre sous la dent.
Pour voir la lueur dans l’obscurité…
Pour une séance d’hypnose…
Pour accompagner une marche nocturne…
• Révision du texte par Geneviève Larouche