[Scène locale] Reine de France – Carnaval des âmes
Bien que j’aie aperçu le nom de Reine de France à de nombreuses reprises dans les notifications de notre compte Instagram, cela ne m’évoquait rien de spécifique et je n’avais jamais pris de temps pour me familiariser avec ce projet montréalais. Le moment était donc désigné pour percer ce mystère. C’est dans l’inconnu et sans attentes particulières que je me suis abandonné à Carnaval des âmes, premier album de la formation après trois EPs qui devront prochainement raisonner dans mes enceintes.
Alors, quels sont les résultats après quelques écoutes? Le groupe inflige une énorme claque! L’opus se hisse sans aucun doute dans ma liste des parutions les plus intéressantes de 2018. Neuf pièces entrainantes et intenses formant un ensemble homogène et franchement rafraichissant. Carnaval des âmes s’apparente à un chemin que l’on suit dans la nuit, sans faire demi-tour afin d’éviter les mauvaises surprises, mais surtout parce que nous n’avons aucun réel désir de mettre fin à l’expérience.
Les étiquettes d’électro punk et de dance hardcore que la formation s’appose collent parfaitement à leurs créations. Les brillantes rythmiques mises sur pied par Nicolas contribuent à la grande efficacité de chacun des morceaux. Destroyer me permet d’affirmer qu’en terme de musique électronique, le trio n’a rien à envier aux différents projets œuvrant dans un style similaire. Toutefois, en ajoutant les percussions et le chant, la qualité et l’originalité augmentent d’un cran tout en amenant cette fameuse essence punk et hardcore. La batterie, contrôlée par Alex, percute haut et fort en plus de dicter la cadence à suivre, alors que la voix de Laure-Anne insuffle une importante dose d’assurance. Elle agit comme un phare dans l’obscurité à une exception près, car son but n’est pas de nous guider vers la côte, mais bien de nous faire sombrer dans les profondeurs…
Les compositions m’évoquent une longue soirée qui ne prendra fin qu’aux aurores, si elles se manifestent un jour bien entendu. La frénésie est bien présente et rend les déhanchements obligatoires, ils sont même nécessaires devant une telle puissance. Cette dose d’énergie représente un exutoire inespéré face à notre monde rempli d’abominations et de déceptions.
Même si j’ai adoré Carnaval des âmes, je ne serai pas rassasié tant que je n’aurai pas eu la chance d’assister à un concert de la formation. J’ai la certitude que l’intensité pourrait s’élever encore d’un niveau en prestation. Sur ce, je vais me repasser l’album pour une énième fois. Bonne découverte!
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Paru le 14 avril 2018.
- Révision du texte par Geneviève.