[Recommandation] Spätzer – Dérive
Vous constaterez rapidement que cet album en est un qui porte magnifiquement bien son nom. Durant les dernières semaines, Dérive agissait comme l’indélogeable trame sonore de mes promenades hivernales. Sa grande flexibilité stylistique en faisait un candidat difficile à ignorer lors du moment de choisir ce qui allait résonner dans mon casque.
Généralement camouflé sous son improbable costume de scène, Spätzer façonne une musique qui nous raconte des histoires peu banales. Cet accoutrement d’une certaine absurdité se reflète également dans les compositions du jeune producteur. Créant des paysages sonores denses qui pourraient rendre jaloux une multitude d’artistes du milieu de la musique ambiante, la grande force du cas actuel réside toutefois dans sa capacité à insuffler une dose d’improbabilité à la mixture. Il s’aventure très souvent aux abords du glitch tout en gardant un dosage adéquat pour conserver une certaine forme de quiétude.
L’extraordinaire pièce d’introduction, qui m’avait immédiatement remémoré mon amour pour le morceau Slowfox du trio autrichien Elektro Guzzi, est le type de chanson qui nous donne des frissons même après une tonne d’écoutes. Même si la suite du disque s’éloigne de ce style de percussions très invitantes, le chemin parcouru est tout sauf ennuyant. Il est rare de faire face à un album à ce point truffé de surprises, il est certainement possible le faire jouer des dizaines de fois et de découvrir de nouveaux éléments se dissimulant au travers des sonorités virevoltantes qui font le charme de Spätzer. Avec une signature aussi puissante et définie, il est absolument consternant de voir qu’il est sous la barre des vingt mentions j’aime sur Facebook. Pourquoi ne pas aller lui donner un peu d’amour en terminant cette lecture?
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Paru le 18 octobre 2019 sur REALMOREREAL.