[Scène locale] Blood And Dust – Rites Of Blood And Dust
La toute première parution du duo Blood And Dust fait trembler nos enceintes depuis déjà un bon moment, mais c’est avec l’arrivée de l’automne et des temps plus froids que nous avions envie de vous en glisser quelques mots. La raison est fort simple, nous voulions que les conditions d’écoute de cette collaboration entre deux artistes queer ayant un penchant pour l’occultisme résonne dans une ambiance adéquate. Disons qu’avec la semaine glauque que nous venons de vivre, jumelé à la douce agonie de la nature, nous avons la recette idéale pour s’offrir un album aussi prenant et teinté d’obscurité.
La poignante introduction se dissout avec subtilité vers la première pièce de résistance de Rites Of Blood And Dust auquel nous faisons face. Du haut de ses neuf minutes, le deuxième morceau nous permet de sauter à pieds joints dans l’univers angoissant du projet. Les cris du violoncelle nous ensorcellent et pavent la voie au travers d’un sentier brumeux et parsemé d’embuches sonores. L’extraordinaire travail d’édifications des structures au synthétiseur est épatant et propose même quelques élans très dynamiques comme sur Dead Tongues. Lorsque le synth se racole à des vivifiantes percussions et à des voix fantomatiques, le résultat est purement dévastateur. Soyez rassuré·e·s si vous êtes allergiques au dark ambient ou à la musique occulte plus traditionnelle, car la forme que choisit Blood And Dust prend plutôt la tangente d’une trame sonore alliant une multitude de styles tous plus étonnants les uns que les autres. La délicieuse fusion entre le folk et la musique électronique qui survient sur In the Hollow of a Hill en est sans doute le meilleur exemple.
La pertinence de ce groupe se retrouve tout autant dans sa forme auditive que dans sa raison d’être. Sans y intégrer une tonne de paroles, la création de cette musique permet aux deux membres, Hayley Evans et Lizbeth Poirier, d’extérioriser leurs émotions en lien aux questions d’identité de genre, d’oppression systémique et en revenant sur des expériences traumatisantes. Les profits de la vente de l’album sont d’ailleurs remis en alternance à divers organismes comme The Okra Project et Taking What We Need. Voici une autre excellente raison d’en faire l’achat immédiatement si la qualité des compositions ne vous suffisait pas déjà.
→ À écouter si vous aimez : Darkwinds, Girl Circles, Hexvessel, Preterite & NERATERRÆ.
→ Morceau favori : In the Hollow of a Hill
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 15 juillet 2020.
- Révision du texte par Sandra.