[Recommandation] Egyptrixx
À l’approche de la sortie de Pure, Beyond Reproach, il était hors de question que je passe sous silence l’ingénieux musicien canadien Egyptrixx. C’est le 3 février prochain que David Psutka laissera paraître son quatrième album sur sa propre étiquette Halocline Trance. La délectable imprévisibilité de ses compositions lui a permis d’acquérir une réputation fabuleuse dans la scène musicale électronique et expérimentale. Il n’est pas étonnant de le compter parmi les habitués du festival Mutek ainsi que de le voir apparaître au Sónar ou encore au CTM Festival de Berlin. Si l’inhabituel savoir-faire du producteur torontois n’a jamais occupé vos enceintes, une simple lecture de sa description musicale suffira à piquer votre curiosité. Résumons par cette simple phrase qui est beaucoup plus efficace sans traduction « Jeep music for a Saturn moon ». Une question s’impose, mais qui est le public cible quand notre musique s’écoute au volant d’un bolide qui roule sur la lune de Saturne? Probablement vous et moi, la recommandation n’avait donc d’autre choix que de prendre forme. Cette appellation est tout à fait logique, car Egyptrixx délivre une musique aux propriétés célestes, primitives et spectrales. Ses compositions abstraites oscillent entre la mélodie et le dissonant, il est presque possible de sentir le poids des sons vous percuter. C’est un réel déferlement sonore, une marée qui va et vient dans votre crâne, question de stimuler agréablement vos neurones.
Sa nouvelle offrande se détache particulièrement de son catalogue antérieur, il est pratiquement impossible de se déhancher sur l’un des dix titres proposés. L’influence drone est omniprésente et les expérimentations sont d’une richesse inouïe. Il est pratiquement impossible de faire des comparaisons, car l’ensemble des sonorités présente sur Pure, Beyond Reproach est d’une originalité dépassant les normes. Une nouvelle énergie semble habiter David, le saisissant visuel de l’album est sans doute ce qui vous prépare le mieux mentalement à cette excursion éblouissante. L’aspect architectural de sa musique nous donne l’étrange impression que quelque chose est en construction lors de l’écoute du disque, qu’un monument prend doucement forme. Il semble parfois être le seul à avoir la clef de son œuvre, l’accès y est difficile, mais comme toujours, la persévérance en vaut incontestablement l’effort. Si les extraits ci-bas ne réussissent pas à vous convaincre, je vous invite fortement à prendre le temps de le découvrir à travers ses autres projets en premier lieu. Sa participation dans Anamai, Ceramic TL ou bien Hiawatha auront également la chance de vous séduire. J’espère bien qu’avec un peu de patience et de volonté vous parviendrez à ajouter ce musicien grandiose à votre liste d’incontournables. Pour vérifier mes propos, il est toujours possible d’aller le voir en action le 9 février prochain à la Casa del Popolo à Montréal avec The Marquis et Ether Gang.
Pour un afflux de sons saisissants…
Pour l’une des introductions les plus puissantes…
Pour se remémorer l’un des meilleurs titres de 2015…