[Scène locale] T. Gowdy – B-Stock
La vie glisse parfois des imprévus sur notre chemin et, heureusement, ils ne sont pas toujours négatifs. En réalité, c’est tout à fait l’inverse dans le cas présent car, depuis que j’ai reçu un message du musicien montréalais Tim Gowdy il y a de cela quelques semaines, je suis hanté par son nouvel album B-Stock. Cet artiste relativement méconnu, même dans sa propre ville, est aussitôt devenu un candidat de prédilection pour l’une de nos chroniques sur la scène locale.
Si vous appréciez votre musique électronique lorsqu’elle s’aventure légèrement en territoire ambiant, eh bien vous venez de dénicher une véritable perle. Le tout étant agrémenté d’un soupçon d’expérimentations sonores. Bref, il s’agit d’une recette frôlant la perfection. La pièce d’introduction intitulé tone vous propose un excellent aperçu de ce qui se dissimule derrière l’album; c’est une superbe entrée en matière. L’évolution de ce premier morceau est exemplaire allant de gazouillis d’oiseaux apaisants jusqu’aux martèlements viscéraux des basses fréquences en fin de piste, le tout est servi dans la plus grande cohésion. Ces retentissements électroniques se poursuivent afin de créer le squelette de suspend, une forte composition où les sourdes résonances dictent la voie à suivre.
La fragilité est le mot d’ordre de B-Stock. L’artiste oscille rapidement entre la douceur et la lourdeur. Il est aisé de comprendre pourquoi il mentionne qu’il fut conçu dans une période de tourmente émotive. La deuxième moitié de l’album se veut très introspective comme une sorte de thérapie sonore dont nous n’avions pas anticipé la rencontre. Des titres comme animal song et no wave vous offrirons des rythmes bondissants qui saurons vous envouter et vous sortir de votre zone de confort.
Le point culminant survient toutefois sur la paisible et déstabilisante healer, qui se veut presque entièrement méditative. Cette voix fantomatique qui domine le morceau a de quoi glacer le sang de tous les auditeur·trice·s. Il est inconcevable que Tim Gowdy ne soit pas plus reconnu dans la scène. C’est pratiquement un outrage de constater qu’il détient à peine une poignée d’admirateur·trice·s sur les réseaux sociaux. En espérant que cette chronique saura intriguer tous les adeptes de musique électronique minimale, car vous passeriez à côté de l’un des artistes les plus prometteurs de la ville dans ce domaine.
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Paru le 29 janvier 2018.
- Révision du texte par Geneviève.