[Scène française] The Wheal – La cassette argentée
«The whip in my valise tour». Quel excitant nom de tournée pour faire connaissance avec The Wheal, lors de son passage à Montréal en avril dernier. C’est en effet lors d’une soirée post-punk, dark/cold wave à l’excellente programmation que Frederic, de son nom réel, habillé tout de latex, nous livre son œuvre muni d’un équipement minimal. Maniant la pédale et la grosse caisse, il nous plonge, armé de ses compositions, dans l’univers de cette délicieuse vague sombre que nous aimons tant.
C’est ainsi que tout récemment Goth Horse Records, étiquette basée à Oakland, a fait paraître la compilation La cassette argentée. Regroupant le premier EP éponyme et quelques autres perles, l’artiste nous livre ici un beau bébé dark wave nourri à l’industriel et à l’imagerie punk. C’est d’ailleurs ce dernier point qu’il me fait plaisir de développer avec vous. Je trouve que dans le milieu musical de nos jours, c’est assez rare que l’on trouve un projet avec un graphisme travaillé, si fidèle à tout l’univers proposé. Pour The Wheal, le côté kinky de ces organes génitaux percés et le côté industriel de la roue crantée à la Nitzer Ebb sont d’une telle évidence. Une vraie satisfaction visuelle!
Musicalement aussi, notre plaisir n’est pas en reste. Cette compilation puise de nombreuses références dans la période faste du cold wave des années 80. On y retrouve tout ce que l’on aime: un beau titre synth/post-punk intitulé Tout m’indiffère; des ambiances sombres, crasseuses et perverses tel que L’homme léopard ou encore des samples psalmodiant telles des prières sur fond d’instrumentation industrielle comme dans We are the dead (outro).
Comble du bonheur, il y a cette reprise de la chanson La Nuit, du groupe français Boîte Noire. Que dire de ce morceau, il est tout simplement ultra addictif. La mélodie et le chant de Frederic apportent une réelle énergie sur un rythme synthétique terriblement dansant. Un plaisir pour les oreilles et les pieds, à ne certainement pas bouder.
Mais ce n’est pas fini, comme un dernier coup de fouet à cette tension sexuelle cadavérique palpable, le vrai coup de cœur de cette compilation reste There is no more room in Hell. Nul besoin de vous préciser que ce morceau me transporte littéralement. Au milieu de cette ambiance déjà lourde, la tension est crescendo au fil de l’écoute. Elle domine et s’impose jusqu’à écraser les lignes de basses les plus solides, jusqu’à faire craqueler le cuir.
Pistes essentielles: La nuit et There is no more room in Hell.
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 17 mars 2018 sur Goth Horse Records.
Vidéo live de Body lors du Out From the Shadows Festival 2018 à Portland, Oregon.
© Necropolis!
- Révision du texte par Sandra.