[Recommandation] Soren Roi – Swirl
Ne pas devenir musicien fut probablement la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie. Bien que mon savoir restera toujours incomplet dans ce domaine, cela me permet de ne pas trop me casser la tête à déchiffrer ce qui se s’offre à moi, de percevoir les sons d’une manière plus naïve. Cette réflexion vous paraîtra sans doute étrange, j’en conviens, mais ce rôle d’auditeur candide me convient parfaitement.
Cette pensée se veut particulièrement véridique lorsque je fais face à un délire sonore comme celui qui ouvre l’album du musicien new-yorkais Soren Roi. Quelques secondes de Daylight Swirl suffisent amplement pour nous faire réaliser l’ampleur des dégâts. C’est un peu comme se retrouver dans un ring avec un boxeur d’un niveau supérieur, les coups arrivent de tous les côtés et ça fait mal aux méninges. Les percussions dissonantes vous feront assurément trembler et la présence de ce qui semble être un riff de guitare des plus impromptus viendra conclure le compte de dix. Ce premier morceau éclipse la compétition en matière d’efficacité et d’originalité, c’est la trame sonore d’une nuit sans fin.
Le jeune prodige, également reconnu pour sa participation dans le groupe Røsenkøpf, est l’un des artistes les plus surprenants que j’ai découverts dans les derniers mois. Étant follement amoureux de ma musique électronique lorsqu’elle est saccadée et massive, Soren frappe dans le mille avec A Modern Whip, une composition qui rendrait jaloux un certain JK Flesh. Ce que nous avons à nous mettre sous la dent est dense et saturé, l’indifférence est impossible avec cet album totalement dément. Même lorsque le musicien fait preuve de retenue sur un titre comme Inhale, il parvient à nous renverser par ses rythmiques empreintes d’une finesse désarmante.
Nul besoin de prendre votre dose de caféine lors des jours où vous écouterez SWIRL. Les sept pistes vous fourniront une dose suffisante d’énergie, notamment avec l’épileptique Sugar Cliffs qui est pour le moins vivifiante. La folie émotive que renferme cet EP est purement addictive. C’est d’ailleurs une dépendance qui supporte une très bonne cause, car tous les profits sont remis au Red Umbrella Project, un organisme qui soutient les droits des travailleur·euse·s de l’industrie du sexe. Faites-vous plaisir tout en affichant votre support, car ce disque est à consommer sans modération!
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Paru le 7 avril 2018.
- Révision du texte par Sandra.