[Scène locale] Dead Dog – La Cruda Moral
J’ai découvert Dead Dog sur le tard. La formation montréalaise avait déjà laissé paraitre il y a quelques mois Resentida, un vrai tour de force, mais je n’arrivais jamais à assister à un de leur concert. C’est l’été dernier, en ouverture de Limp Wrist, que j’ai finalement eu la chance de les voir pour la première fois; je suis aussitôt tombé sous le charme. Le quatuor nous offre une musique électronique-industrielle vigoureuse avec un chant affirmé et accrocheur. Bien que La Cruda Moral arrive durant la période la plus faste de l’année sur la scène musicale, je ne pouvais faire autrement que de vous en glisser quelques mots.
Sans égaler le degré d’intensité que l’on pouvait retrouver sur le morceau éponyme de leur première parution, Dead Dog passe maintenant à un autre niveau. Les sonorités industrielles occupent une place plus importante qu’auparavant dans les créations du quatuor qui semble avoir peaufiné son style. Les cinq compositions de ce nouvel album se lient par une essence différente de ce qu’on a pu entendre et le travail semble plus abouti. Les nouvelles offrandes ne sont pas sans rappeler la légendaire formation Revolting Cocks, vous n’avez qu’à écouter le morceau Stainless Steel Providers pour en faire la comparaison. C’est évident que RevCo occupe une place de choix dans les influences du groupe montréalais et le résultat en est magnifique. À ma connaissance, Dead Dog est l’un des rares projets de la scène montréalaise à s’aventurer dans ce style et dans ces eaux troubles. C’est rafraichissant.
Une ambiance brumeuse, des percussions généreuses et un chant prépondérant, c’est à ça que vous pouvez vous attendre de La Cruda Moral. Alternant entre Espagnol et Anglais, le chant de Frances est toujours à point, une voix puissante, revendicatrice, mais surtout très charmante et invitante. Combinée à la trame sonore, il est impossible de ne pas s’abandonner au groupe qui nous plonge dans cet univers sombre et métallique. L’énergie projetée par leur musique est contagieuse et l’imperfection des mélodies rend le résultat encore meilleur. Le morceau No Grace est tout simplement fantastique par sa répétition et sa puissance. Je l’écoute en boucle depuis plusieurs jours et je ne suis toujours pas rassasié. Le groupe fascine la scène montréalaise tel un ovni et, ce, à notre grand plaisir!
Si vous avez aimé ce que vous avez entendu, vous aurez la chance de les capter à quelques reprises dans les prochaines semaines. Le 20 octobre à L’Esco avec Doldrums et Neo Edo ainsi que le 14 novembre à la Turbo Haüs avec Street Sects et JUSS.
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Paru le 21 septembre 2018.
- Révision du texte par Geneviève.