[Scène locale] gonima – Fragmented Environments
Voici déjà un troisième album pour le projet montréalais gonima, mais il s’agit pourtant de ma première rencontre avec sa musique. En retard, certes, mais surtout heureux de finalement croiser le chemin de cet artiste atypique. Evan Magoni, de son nom réel, œuvre relativement dans l’ombre depuis 2015, juxtaposant d’une manière personnelle et sublime un amalgame de sonorités des plus étonnantes.
Nous sommes pourtant loin de la cacophonie, car il forge le tout avec finesse et minutie flirtant avec le glitch comme le fait si bien son comparse québécois Automatisme. Étrangement très apaisante, sa musique saccadée nous enrobe d’une multitude de couches se superposant avec brio. Vos méninges seront mises à l’épreuve dans le bon sens du terme, il vous faudra évidemment plusieurs écoutes pour assimiler correctement cette somptueuse dose de décibels. Vous êtes encore incertain·e·s? Alors, laissez la chaleur de la pièce Warmth ou la nostalgie de Hold Still vous convaincre de faire le saut.
Difficile de contredire le musicien sur le choix du titre de l’album, Fragmented Environments résume impeccablement bien ce qui se dresse devant vous. Quelque peu intemporel et empreint de rêverie, cet opus de dix titres vous comblera de bonheur. À mi-chemin entre l’unité et la variété, gonima nous fait rapidement comprendre qu’il a plus d’un tour dans son sac et que ce qu’il nous offre est tout à fait cohérent. L’artiste, très habile pour structurer l’instructurable, se distingue par ses techniques de collage particulièrement raffinées.
Je vous recommande fortement de venir assister à ses prouesses électroniques lors du lancement de ce splendide disque le vendredi 23 novembre prochain à La Plante en compagnie de Kazuki Koga, Neo Edo et YlangYlang. Cette magnifique soirée, organisée par le nouveau label montréalais ygrade, s’annonce très relevée.
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 23 novembre 2018 sur ygrade.
- Révision du texte par Geneviève.