[Recommandation] Ewa Justka – Name-Dropping In The Style Of Florian Hecker
Stroboscope prépondérant, mouvements rapides, déhanchements saccadés et folie généralisée résument de manière très minimale le set exceptionnel de la productrice Ewa Justka au MUTEK Montréal 2018. La Polonaise aura réussi à séduire la foule avec un acid décomplexé et des beats complètement euphoriques; l’excitation était à son comble. Je m’étais alors promis de vous partager mes impressions sur la prochaine parution lorsqu’elle sortirait et nous y voici. L’anticipation était alors à son paroxysme pour la publication de Name-dropping In The Style Of Florian Hecker ayant vu le jour sur l’excellente étiquette néerlandaise New York Haunted, que nous avons découverte grâce à la fulgurante playlist de Marc.
Ewa ne nous laisse pas une seconde pour nous préparer, dès les premières notes de Strange Stairs, le choc est brutal. Nous avons droit à un véritable assaut qui nous emporte au passage. Le rythme déjà élevé augmente sans cesse, nous obligeant à bouger. Le tout débute par de simples hochements de tête, mais quelques secondes plus tard, c’est notre corps tout entier qui s’électrifie. Nous ne pouvons faire autrement que de danser furieusement. Le bonheur en jaillit, sa musique a comme effet de libérer nos pensées, il s’agit d’un exutoire parfait. On s’abandonne aux mélodies déchainées pendant que notre cerveau se vide de tous tracas; un seul objectif, celui de suivre la cadence.
Combinant le rythme de la techno, la fougue de l’acid, l’agressivité du hardcore et l’audace du noise, les créations d’Ewa Justka réunissent le meilleur des styles que j’affectionne tout particulièrement. J’ai rarement entendu des compositions aussi dansantes et à la fois violentes. Tout en restant authentique, elle réussit à se renouveler sur chacun des morceaux en ajoutant de nouvelles sonorités originales. Elle aime énormément déconstruire ce qui vient tout juste d’être bâti pour ensuite le refaire à neuf. C’est l’un des aspects que j’ai adoré de son set live; sa musique est imprévisible et elle nous fait languir.
Que l’on assiste à l’un de ses concerts ou que l’on écoute simplement sa musique, l’expérience est épuisante, mais tellement libératrice. Blue Panther et Damp sont des exemples parfaits de l’hystérie totale qui règne lorsque résonnent les compositions de la productrice. Si votre journée est plutôt morose et que vous êtes à plat et démoralisé·e, la musique d’Ewa est idéale pour recharger vos batteries et vous remettre sur les rails.
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 7 décembre 2018 sur New York Haunted.
- Révision du texte par Geneviève.