[Scène locale] Quinton Barnes – As A Motherfucker
La musique pop ne fait peut-être pas partie de la mission première de MEFD, de son essence initiale, mais elle fait partie de ma vie, elle me hante, elle m’enchante. Dans une année principalement marquée par l’isolement, la solitude et l’angoisse, c’est un style qui aura su me charmer, un style que j’aurai appris à découvrir alors qu’il m’apparaissait auparavant peu attirant. La plus fraîche manifestation de cet intérêt provient de la magnifique musique de l’artiste montréalais Quinton Barnes. Alliant un R&B fougueux à des mélodies pop entraînantes, il dévoile son nouvel album As A Motherfucker via l’étiquette Grimalkin Records. Suivant la parution des excellents AARUPA et AARUPA REMIXES, ayant tous deux vu le jour en 2020, ce plus récent opus pousse l’expérience à un autre niveau, apportant une dimension renouvelée et encore plus pertinente à l’univers du producteur.
Portant sur des questionnements et des enjeux internes profonds, le disque se présente avec beaucoup de confiance, mais aussi de vulnérabilité et de fragilité. L’ambiance ne se veut pourtant pas morne, c’est même l’inverse qui se produit. Les compositions dissimulent un certain rayonnement, une petite touche de positivisme qui sème la joie, qui égaye et qui stimule. Cet effet est principalement dû à l’énergie débordante que Quinton infuse à ses chansons, autant au travers de ses vigoureuses rythmiques qu’avec son harmonieuse, mais puissante voix. L’équilibre entre les deux éléments est d’ailleurs contrôlé à la perfection, permettant d’apprécier encore mieux chaque composante, dans leur union comme dans leur individualité.
Renfermant plusieurs vers d’oreille comme How I Feel, Heartbeat ou Visuuur – ei, l’album arrive à nous captiver dès les premiers balbutiements. Que ce soit avec des beats mélodieux, saccadés ou groovy, chaque instant invite à la danse et à l’excitation, nous remémorant des épisodes de bonheur et nous faisant sentir moins seul·e l’espace de quelques minutes. S’écoulant à une vitesse effrénée, les onze pièces engendrent un bien fou, nous apposant un sourire sur les lèvres et nous réchauffant le cœur jusqu’au dernier moment. Conclusion qui se déroule en toute allégresse en compagnie de Don’t do it, Neil, également membre de Grimalkin, segment offrant le passage le plus galvanisant de l’écoute.
Alors que l’argent des ventes de l’édition digitale de As A Motherfucker sera remis à 75% à l’artiste et le 25% supplémentaire au fond d’entraide de Grimalkin, les profits récoltés pour les cassettes seront quant à eux versés à l’organisme CACTUS Montréal. Une raison additionnelle d’encourager cette fantastique parution!
Nous sommes un organisme communautaire de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), actif dans le centre-ville de Montréal. Nous intervenons auprès des personnes utilisatrices de drogues, des travailleuses et travailleurs du sexe et des personnes trans. Nous favorisons leur santé, leur mieux-être et leur inclusion dans la société. La réduction des méfaits guide toutes nos interventions. Notre démarche, pragmatique et humaniste, place la participation des personnes au cœur de notre action.
→ À écouter si vous aimez : DEBBY FRIDAY, Lafawndah, Maryze & NOVEMBER
→ Morceau favori : Buya (feat. Don’t do it, Neil)
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 15 janvier 2021 sur Grimalkin Records.