[Scène française] PAUWELS – Poena Cullei
La sentence du sac,
Un parricide pour une nouvelle naissance.Submergés par la violence, les cris se font sourds,
Animaux enchaînés à leurs symboles,
Vivront à jamais dans le corps d’une espèce nouvelle!
Poena Cullei: mentionné dans le droit romain, ce terme désigne le type de peine de mort réservé aux sujets ayant commis le meurtre de leur père ou de leur mère, le parricide. Cette pratique bestiale consistait à enfermer le ou la condamné·e dans un sac de cuir en compagnie d’un serpent, d’un chien, d’un singe et d’un coq et après coup, le jeter à l’eau (merci Wikipédia). Je vous laisser user de votre imagination pour visualiser la suite, mais les images qui me viennent en tête sont plutôt sordides bien qu’elles piquent ma curiosité d’une manière assez malsaine…
Trêve de plaisanteries… Avec une prémisse de la sorte, les attentes pour la toute nouvelle parution de la formation française PAUWELS sont élevées. Nous mèneront-ils dans un environnement aussi sombre et lourd que celui songé par mon cerveau? La réponse est positive. Après une introduction énigmatique avec Serpent, l’intensité augmente promptement. Cette tempête est amenée par un riff de guitare destructeur jumelé à des percussions tonitruantes. Nous sommes maintenant bel et bien dans un monde étranger au nôtre. La terre et le ciel basculent l’un vers l’autre; je suis désorienté, tourmenté, ébloui.
Il faut dire mission accomplie, car dès la première explosion qui survient en ouverture d’album, je suis conquis. Je m’imagine au October Tone Parties où a été enregistré Poena Cullei et je peux seulement concevoir que l’expérience devait être grandiose. L’assemblage du noise-rock corrosif et de l’électro vigoureux du groupe est incomparable. Je comprends l’engouement qui gravite autour de cette parution et l’intérêt porté par les étiquettes October Tone Records et Vox Project pour les sonorités décapantes du projet.
J’ai un faible pour les variations d’intensité que l’on retrouve sur les cinq morceaux. Les compositions sont construites avec brio alors que certains passages deviennent très subtils pour ensuite revenir à la charge grâce à des mélodies dévastatrices. Ils réussissent à faire monter l’excitation et finalement à nous rassasier avec des percussions lourdes et des envolées de guitare des plus efficaces. Pour sa part, l’incorporation de sonorités électroniques ajoute au résultat et contribue à la création d’une ambiance futuriste et énigmatique. Face à cette combinaison d’excentricité, de pesanteur et de folie, je ne peux qu’abdiquer, hocher la tête et me démener frénétiquement comme on devait fréquemment le faire lorsqu’on était condamné au Poena Cullei. Le style de PAUWELS me sied à ravir…
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Paru le 5 avril 2019 sur L.A.B., October Tone Records et Vox Project.
- Révision du texte par Sandra.