[Scène locale] feu doux – Quatre climats habitables
L’habitable, c’est bien ce que nous livre ici feu doux dans ce deuxième album aussi succinct que leur précédent avec une trentaine de minutes de musique ambiante, mais dont les morceaux sont plus développés, concentrés, pour ne pas dire habités. L’environnement est cette fois plus proche de nous, moins vaporeux, que celui des galaxies adjacentes déployé sur leur disque éponyme de 2018.
Le lac a gelé devant nous prépare à une cristallisation engourdissante. Elle demeure toutefois confortable, sans aspérité aucune. Nous avons envie d’y plonger malgré le choc qu’engendre nécessairement un tel phénomène.
Milieu humide se veut plus mystérieuse, brumeuse. L’impression de se balader sans trop savoir pourquoi est omniprésente. L’image d’une forêt enchantée se fait entrevoir. Serait-ce plutôt un parcours aquatique à l’abri du monde terrestre que l’on tente de nous faire vivre? Une promenade certes intrigante.
Avec Translations, le désir est de passer à autre chose, mais avec une tendance qui nous rappelle toujours aux origines, qui nous ramène au point de départ. Le glissement, la mutation, est opéré au ralenti. Le moindre mouvement importe et est disséqué dans le détail.
Sur Vitesse plante, on ressent que quelque chose croît de manière extrêmement lente, la douceur est de mise. Au final, c’est comme si l’on était cette goutte d’eau qui tombe et qui rebondit de feuille en feuille pour ratteindre finalement les cieux.
Le passage au travers des saisons est assez tangible même si la transition est exécutée très fluidement et simplement. C’est un cycle dont on ne peut malheureusement pas se lasser puisqu’il fait le portrait d’un quotidien qui est bien nôtre fluctuant au gré des caprices de dame nature. Un quatuor de compositions à répéter en boucle sans modération puisque la poésie qu’elles entrainent a toujours plus à nous offrir.
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Paru le 14 juin 2019 sur Dare To Care Records.