[Scène française] Arcaïde – Solve & Coagula
C’est par une journée excessivement chaude et humide que j’entame l’écoute du plus récent album de Benjamin CECILIO. Je croyais que les sonorités dark ambient émanant de Solve & Coagula iraient aux antipodes avec cette lourdeur, mais finalement c’est tout le contraire. L’ambiance régnant sur la très riche parution d’Arcaïde, mouture de l’étiquette britannique Sombre Soniks, se marie à ravir avec la pesanteur ressentie. Cette chaleur suffocante embrasse à merveille l’atmosphère oppressante qui transpire des deux longues compositions, chacune étant séparée en quatre segments. La météo et la musique partagent une intensité imperceptible à première vue, mais qui devient écrasante lorsque le contact se prolonge.
Le producteur parvient à bien exposer la dualité que constituent les deux thèmes qui sont énoncés dans le titre de l’opus. L’identité de Solve & Coagula repose sur un amalgame d’ambient, de drone et de noise sombre et torturé qui comporte son lot de surprises et de rebondissements.
Solve, la première partie de cette odyssée, se veut singulièrement percutante; l’auditoire est impuissant et à la merci des notes qui lui sont envoyées. D’immenses vibrations viennent d’abord nous saisir pour initier l’entrée dans cet antre où prévaut la démence. Diverses altérations nous amènent vers des passages plus mélodiques et discrets alors qu’à d’autres reprises, un mélange d’industriel et de noise vient anéantir tout ce qui se trouve sur son chemin comme Solve (Part 4) l’exprime si bien. En contrepartie Coagula, bien que partageant le même aura angoissant que le segment initial de l’album, est plus atmosphérique et moins explosive. Un climat encore plus glauque y prime alors que ce drone hypnotisant est tout simplement subjuguant. Le temps s’assombrit et l’orage arrive; il sera violent, mais il chassera également la chaleur insoutenable.
L’aventure se termine avec Coagula (Part 4) qui pourrait être synonyme du calme après la tempête. La lumière revient peu à peu dans une sérénité inhabituelle, les sonorités qu’on y entend sont grandes et belles et nous accompagnent jusqu’aux dernières notes de cette magnifique offrande.
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Paru le 23 avril 2019 sur Sombre Soniks.