[Scène locale] Boha – Serenity In Chaos
Pour des raisons extrêmement mystérieuses, le projet Boha est passé sous notre radar jusqu’à tout récemment. Le producteur canadien est pourtant établi dans la métropole depuis déjà quelques années, alors disons simplement que le hasard n’a pas bien fait les choses dans son cas. Le moment est donc venu de rectifier la situation en vous présentant une analyse de sa toute nouvelle bombe du nom de Serenity In Chaos. Parions que vous aurez du mal à rester en place au cours des vingt prochaines minutes!
Avec Pierre Guerineau (Feu St-Antoine, Essaie Pas) au mix, une collaboration de Victor Bongiovanni sur la pièce East Van Cross et une épatante pochette de Jesse Osborne-Lanthier, disons qu’il serait difficile de réunir une plus impressionnante liste de participants autour de son récent EP. Le titre évocateur de celui-ci nous procure d’ailleurs un bon indice de son contenu qui s’annonce relevé. Avec ce désir de présenter le côté sublime de la débauche et du vice, Boha emprunte une direction musicale inattendue qui détonne un peu du reste de sa discographie. L’absence de chant est le premier détail qui nous saute aux yeux, un élément qui est habituellement très présent dans ses précédentes créations grâce à la contribution de Janette King, Odile Myrtil et Mind Bath pour n’en nommer que quelques-un·e·s.
Cette fois, l’artiste décide plutôt de plonger dans un registre plus percutant à l’aide de basses ultra-puissantes et de percussions déchainées. Le résultat est euphorisant et injecte une dose d’adrénaline dès les premiers instants du morceau d’introduction. Avec un esprit parfois très old school à l’aide de certains effets sonores, Boha nous entraîne dans un univers rétrofuturiste où le spectre des possibilités est infini. Un léger répit s’offre à nous dans les premières minutes de l’extraordinaire Gutter Deliverance, une ambitieuse composition en deux temps qui dépasse le cap des huit minutes. La seconde portion de cette perle nous donne l’impression de sortir d’un rave humide pour aller prendre une bouffée d’air dans la ruelle glauque tout en ayant un immense sourire aux lèvres. Il s’agit également du genre d’album que vous aurez envie de faire jouer à fond la caisse dans votre voiture durant une balade nocturne. Cette fusion de techno, de club music aux crocs acérés et de rythmes tribaux comporte tous les éléments pour vous faire instantanément tomber en admiration.
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Paru le 22 mai 2020.