[Scène locale] Venus Furs – Venus Furs
Après vous avoir présenté en avril dernier l’exclusivité du vidéoclip de Living In Constant, il était impératif de nous plonger dans l’analyse du tout premier album de Venus Furs. Délaissons la sphère électronique pendant un bref instant afin de faire le saut dans l’univers rock psychédélique (mais pas trop!) du musicien Paul Kasner. Le Montréalais travaille d’arrache-pied depuis plus d’une dizaine d’années afin de nous servir huit succulentes compositions qui nous permettent rapidement de comprendre que rien n’est laissé au hasard sur cette première galette éponyme.
Ce qui retient notre attention au premier coup d’œil est la capacité de l’artiste à mettre tout le monde dans sa poche. Que vous soyez féru·e·s de musique psyché ou non, l’accessibilité de sa musique côtoie une agréable complexité sur l’ensemble du disque. Prenons par exemple l’introduction qui ne déroge pas beaucoup des normes du style, mais elle parvient à nous faire décoller à chaque occasion avec ses paroles absorbantes. C’est d’ailleurs avec le chant que Paul saura nous séduire la plupart du temps, sa passion pour la littérature y est certainement pour quelque chose. Il serait toutefois réducteur de ne pas souligner l’excellent travail avec la guitare qui nous écorche d’une manière typiquement shoegaze sur un titre comme Friendly Fire.
Au fil des écoutes, nous décelons un petit quelque chose rappelant l’honorable Neil Young dans la manière de chanter de Venus Furs. Sans tomber dans le pastiche, le Montréalais frappe dans le mile avec ce petit clin d’œil volontaire (ou non?). Cette similitude est particulière palpable en portant attention à la cadence avec laquelle il balance ses phrases sur le deuxième single Paranoia. Plus l’album progresse, plus la satisfaction grandit et la prise de risques s’élargit. La funeste Fire In Her Eyes possède quelque chose de malveillant, d’envenimant, qui nous déstabilise aussitôt. Le clou du spectacle survient toutefois avec l’enchainement de Living In Constant que nous connaissons déjà bien et de la bombe à retardement Page Before en conclusion. Cette incroyable dernière chanson nous démontre un côté encore inexploité de la palette d’influences du projet. Débutant dans une formule rock assez offensive et joviale, elle évolue vers un déluge de guitares rappelant les belles années du post-rock dans la métropole. Ce mur de son conclu un album très impressionnant qui pourrait rapidement devenir le compagnon idéal de tous vos road-trips estivaux!
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Paru le 10 juillet 2020 sur Silk Screaming Records.