[Recommandation] Gamardah Fungus – 10 Years Compilation
Rares sont les artistes que nous avons couverts à trois reprises sur le site, mais Gamardah Fungus détient ce petit quelque chose de spécial qui pique notre curiosité à chaque occasion. Après avoir rédigé des chroniques pour Crossing The Wasteland et Natural Storm, il aurait été dommage de s’arrêter là et de ne pas s’attaquer à l’analyse de cette compilation soulignant les dix ans d’existence du groupe ukrainien. Cet assemblage de sept compositions plus rarissimes parues sur différents labels – mais n’ayant jamais vu le jour au format physique – est également accompagné de trois remix à la sauce drum & bass, gracieuseté de leur projet connexe Submatukana. Avant d’en arriver à cette finale frénétique, commençons tout d’abord par laisser la musique du duo nous faire visiter les tréfonds de notre conscience comme elle sait si bien le faire.
Igor et Sergey commencent par nous tendre la main en douceur sur Zen Garden, unissant aussitôt que possible l’humain à la nature. Cet aspect de communion est intrinsèquement relié à la signature de Gamardah Fungus, qui est passé maître dans l’art d’utiliser le field recording avec justesse et minutie. L’enchaînement se poursuit avec Human Or Not, qui nous présente les premières lamentations de guitare. Cette pièce semble être habitée par quelque chose de grandiose, une force divine, ce qui explique peut-être son titre. Les percussions font alors leur apparition sur Fetus Crying qui agit comme un rituel unificateur grâce à sa trame de fond sinistre, mais racoleuse. S’en suivront deux morceaux plus énigmatiques (dont l’envoûtante collaboration avec Monocube) qui nous berceront avec brio jusqu’à l’arrivée de la splendide et apaisante Forester Blues. Cette pépite laisse les notes perler sur l’échantillonnage d’un feu qui semble brûler éternellement. La nature s’exprime avec sobriété au travers de la guitare qui nous raconte quelque chose de très personnel. C’est avec le septième et dernier titre que l’aventure ambiante se conclut. Kiyv Underground s’assure toutefois de nous offrir des mélodies plus touffues s’apparentant à un drone métal relativement explosif.
Changement de registre majeur avec la triade qui s’entame sur Burning Church Of Eternal Sorrow. Le drone obscur du duo se métamorphose avec une justesse désarmante en drum & bass bruitiste dans lequel la cadence s’accentue de manière absolument remarquable. Quant à elle, Advocatus Diaboli fusionne une guitare criarde à des percussions extrêmement énergiques et à de courts samples vocaux plutôt décalés. La conclusion de ce périple musical aux mille et un rebondissements est tout à fait délectable. Opium s’éloigne légèrement de ce qui avait été accompli sur les deux précédents remix et nous injecte une différente dose d’adrénaline grâce à ses percussions plus retenues et ses grincements de guitare. Voilà une finale majestueuse que nous n’attendions pas du tout!
→ À écouter si vous aimez : Bass Communion, Endless Melancholy, H / U / E, Trucking To Tokyo & Visions Of
→ Morceaux favoris : Forester Blues & Opium (Submatukana Remix)
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Paru le 9 septembre 2020.
- Révision du texte par Sandra.