[Scène locale] The Ember Glows – Passerby
Je me souviens comme si c’était hier d’un concert que The Ember Glows était censé jouer à l’Hémisphère Gauche le 20 mars 2020 en compagnie de Morte Psíquica. J’étais motivé à finalement aller à la rencontre de cette formation intrigante réunissant plusieurs vétérans de la scène montréalaise, mais la soirée fut mise au placard en raison de la pandémie qui s’abattait sur nous. La situation s’est répétée en octobre dernier alors qu’un autre spectacle était à l’agenda, mais il passa lui aussi au tordeur à cause des nouvelles restrictions sanitaires mises en place. Puisque la malchance semble s’acharner sur eux (et l’ensemble du milieu artistique…), j’ai dû malheureusement faire mon deuil de les découvrir sur scène. Inutile de mentionner que j’étais extrêmement fébrile à l’annonce de la sortie de leur premier EP paru le 19 mars dernier, presque un an jour pour jour après cette fameuse soirée.
Si votre curiosité est piquée, vous n’avez qu’à démarrer Passerby pour faire la découverte d’un alliage de rock qui coule merveilleusement bien. La guitare lucide de Richard Bunze (Repo, Room Control) est ce qui nous décroche les premières émotions. Elle sait sortir les crocs quand il le faut, mais conserve une ligne directrice propice à l’apparition du chant de l’incomparable Martin Saint et sa voix si distinctive. Celui que nous avons déjà chroniqué pour ses albums solos se complait dans son rôle de leader et dicte la cadence à l’aide de son écriture toujours très recherchée et personnelle. Vous aurez déduit que The Ember Glows ne s’adresse pas nécessairement aux fanatiques de rock instrumental, il faut plutôt adorer les mots qui défilent à vive allure sur une trame de fond légèrement dissonante. Cette escapade fort sympathique en compagnie du chant de Martin ne serait assurément pas aussi fluide sans l’apport rythmique de Kevin Hills (Scene Noir) à la basse et de Dan Stefik (Room Control) derrière les tambours!
Vous aurez compris que le bagage d’expérience au sein du groupe a de quoi être intimidant, ce qui ne se reflète toutefois pas à l’intérieur des cinq compositions du quatuor. On y perçoit plutôt une amitié sincère et un plaisir palpable à faire vibrer les amplificateurs à l’unisson. Le terrain couvert sur l’ensemble du EP est remarquable malgré sa courte durée, The Ember Glows est capable d’explorer plusieurs thématiques et structures différentes sur Passerby. Ils savent faire preuve de retenue à tour de rôle afin de laisser briller leurs acolytes en temps opportuns. L’apogée de cette chimie survient en fin d’album alors que résonne New Wave Drive et sa guitare frivole. On y décèle un potentiel plus qu’intéressant qui nous donne envie d’en entendre davantage, mais il faudra plutôt mettre notre patience à l’épreuve et réécouter ce premier EP à maintes reprises. En souhaitant qu’un jour nous pourrons finalement les voir monter sur scène et ressentir les décibels au beau milieu du parterre avec une bonne pinte à la main. D’ici là, il faudra se contenter d’apprécier leur sublime musique dans le confort de nos chaumières!
→ À écouter si vous aimez : Dinosaur Jr., Mark Lanegan, The Besnard Lakes & White Hills.
→ Morceau favori : New Wave Drive
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Paru le 19 mars 2021.
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