[Scène locale] Oppenheimer’s Elevators – Karma Cosmic Acid | Into Deep Waters | The Last Dream I Had In Tangerine
Changeons la formule de nos chroniques pour quelques instants, le temps de vous présenter le travail du producteur et musicien français résidant à Montréal Thomas Simon Saddier œuvrant sous l’avatar Oppenheimer’s Elevators. Ayant laissé paraître pas moins de trois EP au courant du mois de mars, tous enregistrés dans la métropole durant la période trouble et inhabituelle que nous traversons actuellement, pourquoi en sélectionner seulement qu’un lorsqu’il est possible de tous vous les exposer? Liée par une essence expérimentale et post-rock, cette série ratisse large et tire son inspiration de nombreuses influences, se reflétant par des sonorités diversifiées, des compositions riches et un décollage garanti.
Le premier EP de cette prolifique trilogie, Karma Cosmic Acid, nous propulse directement vers un voyage astral des plus expérimental et déroutant. Les deux premiers morceaux laissent entrevoir un éventail de styles bien grand alors qu’en nous présentant des créations plutôt psychédéliques, Thomas flirte avec la musique world, mais en restant près du noise, toujours paré à nous surprendre. S’ensuit Cathedrale, troisième titre, qui démarre plus lentement, installant le terrain pour l’élan post-rock à venir, sans contredit la pièce de résistance de cet EP. Finalement vient Vortex Through The Death où il nous éblouit avec un début qu’on pourrait quasiment qualifié de techno lorsque que de lourdes basses s’élèvent. Puis arrive une hallucination sonore électro-acid qui en laissera plus d’un·e pantois·e.
Place à Into Deep Waters, deuxième partie de ce succulent trio. Dès que les premiers balbutiements de Confinement se font entendre, on pose les pieds en territoire post-rock classique avec les percussions engageantes qui déferlent et les échos de guitare qui retentissent. Par moments plus atmosphériques, mais toujours bien expérimentaux avec le fantastique apport du keyboard, les quatre titres composant l’EP nous emportent tel un courant marin, nous entraînant dans une balade bien agréable. Thomas affiche son savoir-faire avec beaucoup d’éloquence alors qu’il agit comme seul architecte derrière ce vigoureux mur de son.
Sans contredit l’EP le plus éclaté et disparate de cette série, The Last Dream I Had In Tangerine, se lance dans une épopée électronique naviguant entre ambient, electronica et expérimental, laissant place à la contemplation et à l’abandon. Revenant à quelques reprises au post-rock, mais demeurant toujours imprévisible, le large spectre des possibilités et de styles que nous offre le producteur est sublime. The Last Hope nous permet de nous laisser aller aux sons de sa mélodie aussi apaisante que mélancolique. La ligne directrice de ce dernier volet est moins claire que sur les deux premiers, mais innove tout de même et s’éloigne des clichés du genre, une conclusion parfaite à cette excursion dans l’oeuvre d’Oppenheimer’s Elevators.
Pour acheter les albums, c’est ICI.
Parus les 11, 20 et 27 mars 2020.