[Scène française] Second Spectre – Les relations invisibles
Depuis mes débuts à la rédaction, je prends plaisir à explorer la scène montréalaise et à approfondir ma culture musicale. Mon champ de connaissances s’enrichit jour après jour. Je dois admettre que je collabore avec une équipe de feu, pleine de générosité. J’en suis très reconnaissante. Il y a comme une bienveillance, un partage, une solidarité entre les artistes, les lecteur·trice·s et les membres du site. C’est très agréable de travailler ainsi. L’apparition du concept Scène française sur le site est un passage intéressant puisque notre lectorat est quasi entièrement francophone. Les deux scènes se complètent aisément et offrent une vision plus large des projets de style ambiant, électronique et expérimental.
La parution qui aura retenu mon attention ces derniers jours se nomme Les relations invisibles du duo Second Spectre. Le projet semble d’apparence ambitieux et séduisant puisqu’il n’y a aucune identité dévoilée, un visuel assez sombre, des noms de pierres précieuses en guise de titres et Champ Libre pour étiquette.
Le premier morceau ultra immersif, Onyx, impose d’emblée l’approche artistique de l’album. C’est une réelle expédition menant vers un espace inconnu, lointain et austère. Les sonorités brutes sont de plus en plus perceptibles et étrangement saisissantes. La spirale infernale est infaillible lorsque Opale prend le relais. Je dirais que Obsidienne, mon titre favori, a une particularité plus évocatrice dans sa composition; la tension est continuellement palpable jusqu’à l’apparition soudaine d’un rythme saccadé nous projetant vers un univers cinématographique. Il renforce ainsi les prémices de cette balade sonore entre réalité et fiction. L’ensemble du projet percute de par sa capacité à manier sans concession nos émotions. Les deux perspectives, finalement très conjointes, donnent de l’ordre et du sens aux expériences tant perceptibles qu’invisibles.
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 20 avril 2018 sur Champ Libre Records.
- Révision du texte par Sandra.