[Recommandation] Gamardah Fungus – Crossing The Wasteland
Vous en conviendrez, il est très ironique d’écrire à propos d’un album dédié au désert du Thar en plein mois de novembre montréalais. La lueur totalement absente et le froid omniprésent n’offrent certainement pas les conditions idéales pour une écoute adéquate de Crossing The Wasteland. Alors, c’est en fermant les yeux et en montant légèrement le chauffage que nous devrons dévorer ce bijou reflétant une passion évidente envers la culture orientale.
Le duo ukrainien Gamardah Fungus décide d’y aller avec minutie et retenue afin de respecter une certaine vision de ce riche héritage. C’est sans artifice et sans prétention qu’ils dépeignent leurs souvenirs de voyage en musique. Remisant les anciennes méthodes de composition au placard, les deux artistes sonores nous offrent une splendide lenteur. Ce rituel hypnotique des plus rafraîchissants nous plonge instantanément dans une zone confortable, au beau milieu d’une oasis. Les murmures de la guitare dictent la cadence, guidant la voie aux synthétiseurs modulaires et divers effets sonores qui les accompagnent.
Le vent souffle les grains de sable, les secondes se déconstruisent, le concept de temps est altéré. Au travers de cette décélération, nous sommes témoins d’une beauté absolue. Tout cela n’est pas sans rappeler une version moins euphorique de la formation américaine Grails. Le duo nous offre une musique plus contemplative qui éveille l’esprit et l’imaginaire, mais qui, par-dessus tout, donne envie de partir à la découverte du monde. Cette exploration sonore très réussie est le remède parfait si un mal du pays vous frappe soudainement. La chaleur du son et la richesse de l’atmosphère auront certainement la capacité de vous remettre sur le droit chemin, Crossing The Wasteland sera le soleil de votre hiver brumeux.
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Paru le 1 novembre 2018 sur Flaming Pines.
- Révision du texte par Sandra.