[scène locale] arbee – trois, la tête qui bouge
Si vous restez à l’affût des nouvelles chroniques et des suggestions quotidiennes du site, vous connaissez sans doute le musicien québécois Mathieu Lamontagne, évoluant également sous le pseudonyme arbee. Et si vous suivez sa carrière, vous savez que son talent n’a d’égal que sa productivité. Après un, certaine assurance et deux, tout doucement, il poursuit sa série autoproduite avec le troisième volet intitulé trois, la tête qui bouge.
Sur cette offrande, nous avons droit aux compositions les plus rythmées du producteur jusqu’à présent. Il s’aventure dans des styles que j’ai moins eu la chance d’entendre de sa part, mais le résultat demeure toujours aussi grand et juste. Ayant principalement écouté ses créations flirtant davantage avec l’ambiant et le drone, cette dose de dub m’aura permis de constater encore plus sa versatilité. Il bâtit chaque morceau avec énormément de finesse ce qui se traduit inévitablement par des sonorités riches, complexes et très agréables à l’oreille.
Avec ce splendide voyage, arbee parvient à nous faire décoller vers une zone de confort si délectable, où le temps s’arrête, les repères n’existent plus et le bonheur triomphe. Je ferme les yeux et me laisse porter par cette ultime dose de sérénité qui mène nécessairement à l’introspection. Le tout se fait dans le calme, mais je ne cacherai pas que les beats qui peuvent s’apparenter par moment au hip hop me donnent envie de bouger et de hocher légèrement la tête. Je souhaiterais que cet état d’esprit soit perpétuel. Cette sensation et ses sonorités ne sont pas sans me rappeler le duo canadien Miraj qui m’en avait mis plein la vue sur la scène extérieure lors de l’édition 2018 du festival MUTEK Montréal.
Il s’agit probablement du contact le plus particulier et le plus personnel que j’ai eu avec l’oeuvre de Mathieu. Les sept pistes de ce nouvel assemblage me touchent droit au coeur et sont synonymes de libération, aussi bien pour le cerveau que pour le corps qui se relâche soudainement. Cette pause est salutaire, car elle me permet de m’envoler vers des zones inexplorées de mon imagination, le temps ralentit et la magie opère. Il sera très intéressant de voir où la suite de cette série nous portera.
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Paru le 28 février 2019.
- Révision du texte par Sandra.