[Scène française] Obsimo – Addiction
Il y a certaines découvertes qui ont un impact bien spécial sur votre esprit, qui façonnent votre année musicale ou qui vous surprennent d’une manière complètement inattendue. C’est exactement l’effet qui est survenu lorsque j’ai écouté pour la première fois le nouvel album du projet bordelais Obsimo. C’est un message d’Antonin Sohier (Cocobird), ami du producteur, directeur artistique et réalisateur du magnifique clip que vous pouvez retrouver au bas de l’article, qui m’a appris l’existence du musicien. Je dois le remercier sans quoi j’aurais raté l’un des opus les plus remarquables de 2019.
Pour cette troisième parution, Andrei Convard dresse le portait de sept phénomènes affligeant nos sociétés modernes, le tout avec un grand respect et beaucoup de délicatesse. Ce qui en transparaît est une mélancolie et une nostalgie bien senties. Au-delà de ce spleen se trouvent des compositions enveloppantes qui font énormément de bien. Un sourire se dessine sur mes lèvres, il est doux-amer en raison de la charge émotive présente sur Addiction, mais je l’accepte avec beaucoup de clémence. Cet amalgame de sentiments me rend vulnérable et permet aux douces mélodies de s’emparer de moi sans que je ne puisse réagir. L’envoutement est absolu, je ferme les yeux et je suis à la merci des magnifiques sonorités élaborées par Andrei.
La musique d’Obsimo expose une efficacité sans nom. Les harmonies sont si accrocheuses qu’il est impossible de ne pas se laisser prendre au jeu en hochant la tête et en se dandinant sans retenue. Le rythme prend maintenant le contrôle de mon corps et je n’ai d’autres choix que d’abdiquer devant tant de sublimité.
L’électronique originale et décomplexée me rappelle les créations du producteur parisien Almeeva qui a marqué mon année 2017 avec son merveilleux EP Unset. L’association de synthé, de guitare et de voix astrales offre un résultat totalement éblouissant et rend les compositions plus qu’authentiques, il façonne son univers tout à fait unique. La construction de chacun des morceaux est parfaite et parvient à créer sept œuvres singulières et pourtant si cohérentes les unes avec les autres. Aucun titre ne se démarque du reste parce qu’ils forment un tout, uni et grandiose. Il constitue Addiction, ce tour de force qui joue en boucle dans mon casque d’écoute depuis maintenant quelques semaines et ce n’est pas près d’arrêter.
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Paru le 17 mai 2019 sur SHLO Music.