[Scène locale] Calomine – Chet Baker
Imaginez-vous sortir du boulot très tard en soirée, vous entrez dans votre véhicule pour ensuite prendre quelques secondes afin de choisir ce qui résonnera dans votre bagnole avant de prendre la route. Et bien, l’album de prédilection pour votre trajet d’aujourd’hui sera cette nouveauté du duo montréalais Calomine. Ce nom qui commence à circuler à profusion dans la scène locale nous balance un album digne d’un film «lynchien» qui vous mènera à bon port avec fougue et diversité.
Installé confortablement, pied sur l’accélérateur, vous êtes fin prêts pour une dérive post-punk des plus réussie. C’est le deuxième titre, Smelling Salts, qui vous donnera envie d’augmenter la cadence et d’ouvrir votre fenêtre pour laisser le vent vous caresser les cheveux. La basse convaincante et la guitare criarde vous guideront vers un hochement de tête inévitable. Le chant perçant de Michel Defoy vous donnera même l’envie de fredonner les refrains addictifs. Parfois plus lointaine dans le mix, cette voix énigmatique s’avère l’un des points forts de la signature stylistique du groupe. Alternant même entre anglais et français, les dix morceaux nous prennent constamment au dépourvu. L’envolée instrumentale Sex Circus démontre que les deux musiciens ne dépendent pas uniquement de cet élément pour se tirer d’affaire.
Calomine ratisse large et nous transporte dans une aventure qui ne frôlent pas l’ennui, mais plutôt l’audace et l’excitation. La prise de risques avec un titre plus lent comme Sorry I’m Brain Dead ou encore avec le rock ‘n’ roll désinvolte de King Is Dead a de quoi étonner. Ayant seulement entendu la pièce Bruxelles sur l’excellente compilation de Velouria Recordz plus tôt au printemps, il faut avouer que le duo surpasse les attentes que cette mise en bouche avait installées. Un album à consommer sans modération qui deviendra certainement l’un de vos favoris pour effacer une dure journée de labeurs.
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Paru le 2 août 2019.