[Scène française] Ola Compile Vol. 3 – Haute fréquence
Le premier mai, ce moment de fête et de communion pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses, cette journée de l’année où nous prenons la rue ensemble, uni·e·s, solidaires, rêveur·euse·s et revanchard·e·s… Cet instant de réjouissance et de résistance mérite d’être souligné, d’être partagé, afin de nous rassembler et de nous rappeler que la lutte continue, que leur système ne nous convient pas et que nous vaincrons!
C’est à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses qu’Ola Radio présentait le troisième et dernier volet de sa trilogie, faisant suite à Bande passante et Mécanique ondulatoire, parus plus tôt cette année, avec la diversifiée et étincelante compilation Haute fréquence. Rassemblant plus d’une quinzaine d’artistes de Bordeaux et d’ailleurs qui gravitent autour d’Ola, le projet s’aventure dans une multitude de styles qui flirtent avec la musique électronique, une véritable mine d’or en matière de découvertes!
“Haute fréquence” c’est un hommage à la danse comme acte de résistance, un défouloir pour exorciser toute sa haine face aux inégalités et aux discriminations en tous genres, au poids des traditions archaïques. C’est un appel à la sauvegarde de nos droits contre l’autoritarisme croissant, un cri de colère pour une rupture radicale avec l’ancien monde, un appel à la révolution.
La compilation s’entame avec des sonorités s’approchant du darkwave avec la composition d’Escargothic, une introduction brumeuse, mais également bien rythmée, le bal est lancé et c’est près d’une heure et demie de pure joie qui nous attend. Prenant la balle au bond, Bernadette enchaîne à merveille sur une pièce alliant mélodie et obscurité, notre corps se délie tranquillement et vibre en harmonie avec la musique. Au tour de Private Grief et d’Horropheliac de jouer et leur collaboration ne déçoit pas, loin de là, offrant une lente et sombre production, à cheval entre l’ambiant, l’industriel et la techno. La surprise de l’album survient ensuite alors que Gat et Kovee détonnent du lot avec un titre rap plus que rafraîchissant! S’insérant à merveille à la sélection malgré son éloignement stylistique, Holy Ice ne ralentit pas la cadence et propose un beat énergique qui pave la voie pour Lazuli. Présentant une track à la base acid, mais qui s’entrechoque avec quelques basses techno, le producteur fait déferler une vague de lumière sur son auditoire qui n’a nul autre choix que de se déhancher!
Pour entrer dans le deuxième tiers de la compilation, Narcisse prend le relais avec une techno vaporeuse et envoûtante qui ne laissera personne dans l’indifférence. L’expérience hypnotique se poursuit alors que Neida s’amène avec un assemblage de jungle, de drum & bass et de beats saccadés, nous entraînant au passage dans cette énergique virée. S’élance ensuite CaddieJ et la pièce la plus imposante depuis le début de l’écoute, dix minutes de pur délire électronique bien percussif. Psychédélique à souhait, Gaz Bidard suit la progression à merveille et nous dirige dans l’antre de josē pour y entendre son acid texturé et vigoureux. Pour sa part, VOST ڤوست continue sur la même lancée en incorporant des sonorités proches du gabber et quelques samples vocaux des plus agréables.
Le dernier droit s’amorce avec Greyship qui ne passe pas par quatre chemins pour annoncer que la fête est loin d’être terminée, au contraire. Mortel Acid Night, produite par Viik Mass est un véritable hymne au club, une techno acidulée qui rappelle les soirées d’un autre monde, celles du passé comme du futur. Jaquarius en profite pour accélérer le tempo, sa composition se veut complètement démente, on danse, on bouge, on en perd la tête, le moment est magique. L’enchaînement avec Karmal casse l’élan de folie durant quelques secondes, mais nous ramène bien vite sur le dancefloor suintant alors qu’une avalanche de décibels déferle dans nos oreilles sous la forme d’une techno aquatique et vachement efficace. Tout en nous rapprochant de la conclusion, la fête se poursuit avec DJ Virage Sud qui présente une track tout à fait éblouissante. Festif, rythmé et lumineux, ce segment nous dirige tout droit vers Venus Berry qui mettra un terme à cette enivrante épopée sous des airs de synthwave des années ’80, un dénouement parfait!
Au-delà de la musique, Ola Radio travaille à bâtir une communauté forte et unie. Haute fréquence en est qu’un exemple, mais leur accomplissement mérite d’être entendu et partagé, car il représente une réelle inspiration et montre qu’un autre monde est possible!
À bas l’État! À bas les flics! À bas les patrons! À bas les fachos!