[Scène locale] Oiseau de Proie
Le musicien montréalais Sovannak Ké nous a habitué à beaucoup de diversité dans ses nombreux projets, que ce soit avec la puissance gutturale d’Oppression, les harmonies enlevantes de Besatzung ou simplement avec les découvertes qu’il nous apporte avec Prod H. Pour cette nouvelle mouture en duo nommée Oiseau de Proie, il partage les tâches avec Patricia Jeanson qui joint ses textes et sa voix étincelante à ses rythmiques entrainantes.
Nous plongeant dès les premiers instants en territoires coldwave avec une mélodie d’une efficacité désarmante, la surprise survient lorsque les premiers mots prononcés par Patricia se font entendre. Ce style musical nous ayant habitué·e·s à des voix sombres, lointaines et trafiquées, c’est tout le contraire que l’on retrouve ici. Le chant direct, lumineux et perçant vient nous sortir de la routine avec grand plaisir et étonnement. Aux frontières du coldwave, du post-punk et de la chanson populaire, cette ambiance qui peut sembler bon enfant fait énormément de bien par sa beauté et son originalité.
Alors que la partie rythmique des compositions embrume le décor, la voix imparfaitement charmante de Patricia agit comme un phare dans ce paysage rempli de brouillard. Que ce soit sur Il faut être fou où la guitare de Sovannak est bien en évidence ou sur Joie de vivre et ses énergiques rythmiques, la musique du duo est teintée d’une esthétique se rapprochant du punk. Chaque écoute de cet album éponyme surpasse la précédente et me permet de l’apprécier davantage. Une autre parution issue de la scène locale représentant l’une de mes plus belles découvertes de 2019. À défaut d’avoir raté leur lancement en octobre dernier, j’espère revoir Oiseau de Proie monter sur scène dans les prochains mois!
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Paru le 18 octobre 2019.
- Révision du texte par Geneviève.