[Scène locale] COBA – Peaches’n’Cream
COBA! Quatre lettres pour décrire la réunion de quatre vétérans et sympathiques personnages des scènes rock et expérimental montréalaises. Guillaume Cloutier (AZUL, Electrique Junk, Guiom…), Reuel Ordoñez (BLD, EN FER…) Charly Buss (BLD, EN FER, laMort…) et Dave Ash (Garbage Town…) unissent à nouveau leur force et leur excentricité pour présenter le remarquable délire qu’est Peaches’n’Cream sur l’étiquette Jeunesse Cosmique. Surdose de guitare, percussions foisonnantes, basse bien lourde, le quatuor ne déroge pas à ses habitudes, mais ajoute une couche de décibels et de distorsion supplémentaire à ses compositions.
Avec la progression constante qui nous est proposée au court de ses quatre morceaux, cette nouvelle offrande de COBA m’évoque l’ascension d’une montagne. Le tout débute dans un calme relatif avec Cyrus Is Dead, bien détendu au pied de cet amas rocheux, cigare au bec et les yeux rivés vers le sommet. Plus nous avançons, plus le niveau de difficulté augmente, les rayons du soleil se font sentir davantage, la respiration de plus en plus courte et malgré tout, la cadence n’a d’autre choix que de s’accentuer au rythme de la musique. Le vent souffle avec ardeur, des vibrations font trembler la terre, mais l’objectif demeure le même, atteindre le point culminant qui se révèlera finalement dans les dernières minutes de Petting All The Wrong Animals. Maintenant à l’apogée, la tempête fait rage et balaie tout sur son passage, Cobweb étant une défonce pure et incontrôlable.
L’apport de chaque membre du groupe est perceptible et leur expérience transparaît dans la cohésion qui règne tout au long de l’opus. Charly et Dave donnent le ton avec la ligne directrice de percussion et de basse parfois modérée, mais généralement écrasante, servant à garder un certain contrôle dans les moments d’hystérie provoqués par leurs acolytes. De son côté, Reuel amène cette dose de frénésie faisant bourdonner les oreilles et permettant de s’abandonner à la musique. Finalement, Guillaume est à COBA ce qu’est la cannelle à une bonne et tendre brioche, il ajoute son charme et ses sonorités singulières, à la fois délicates et mordantes!
Si vous n’avez encore jamais vu COBA sur scène, c’est le moment parce qu’ils offrent toute une claque avec des sets costauds et bien planants! Votre prochaine chance de les voir est ce samedi, le 29 février à la Geist House en compagnie de Sauf les drones et d’Autre Part. Profitez de cette occasion pour visiter le mythique sous-sol de Saint-Urbain avant sa fermeture au mois de mai.
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Paru le 20 septembre 2019 sur Jeunesse Cosmique.
- Révision du texte par Sandra.