[Recommandation] Tettix Hexer – The Great Vague
Dans l’incessante répétition du quotidien, la musique qui sort de mes enceintes est devenue un simple fond sonore, comme une présence rassurante mais finalement inaudible. Les algorithmes dictent les choix de dailymix, spécialement conçus pour moi, qui résonnent dans le vide de ma demeure par ondes bluetooth. Le mois de novembre est gris, il fallait une introduction déprimante…
Heureusement, mes amis rédacteurs du site réussissent à transpercer ce voile pour amener quelques sursauts de joies auditives. Tettix Hexer fait partie de ces artistes qui ont réussi à me faire écouter réellement de la musique durant cette année confinée.
Il faut dire que son récent album, The Great Vague possède ce quelque chose de familier dans ses atmosphères. La liesse du morceau éponyme en ouverture a sincèrement réveillé en moi cet attrait pour les envolées de synthétiseurs interstellaires. J’y entendais ce que j’aime des compositions de Max Cooper. Le morceau est une perle, combinant une rythmique entêtante avec des strates mélodiques entre douceur et incantation, le tout dans un spectre mécanique. Si je devais voyager dans le temps, j’aimerais que ce titre joue dans mon casque à pleine puissance!
Plus loin sur Onomatopoietikon principalement, c’est l’euphorie numérique qui bouleverse par son efficacité. Le Danois réussit le pari de rendre harmonieuses les expérimentations des paysages sonores qu’il crée. Un peu comme quand Roly Porter me transcendait par sa musique expérimentale aux airs futuristes.
Puis, au fil des écoutes, une cohérence dans la créativité sonore des huit pièces de l’album ressort avec véhémence. The Great Vague est un voyage transcendantal dans le temps. Dans le temps intime d’une part, comme sur Lidless Sleep dont les notes ressemblent à un souvenir qui revient en boucle. Elles s’enrichissent puis le rythme vient ajouter de la résistance, comme si la mémoire du souvenir était mise en branle.
Puis dans une temporalité collective ou plus globale, comme sur Venhændelse ou PrayStation qui clôture l’album. Dans ces morceaux, le temps semble comprimé entre les strates que Tettix Hexer compose. Cette manière de créer musicalement des temporalités contradictoires est déconcertante d’abord mais jubilatoire. Comme si la nostalgie avait de l’euphorie en elle pour nous pousser vers le futur. Dans le sens contraire donc, vers l’inconnu, cette avenue libératrice.
→ À écouter si vous aimez : Max Cooper, Raime & Roly Porter.
→ Morceau favori : The Great Vague
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 6 novembre 2020 sur The Big Oil Recording Company & Third Coming Records.