[Scène française] Dear Deer/Embers – Split
Rares viennent les occasions de se pencher sur le travail réalisé dans le cadre d’un split, mais il était tout simplement impossible de passer à côté du puissant album collaboratif que nous servent Dear Deer et Embers. Sorti via l’étiquette belge Wool-E Discs au tout début de 2021, cette union entre deux formations européennes que nous apprécions montre une intéressante approche par la variété de styles mise de l’avant. Malgré un certain contraste entre leurs univers, le résultat se veut complémentaire et propose de succulentes explorations sonores.
Présentant sa première parution studio depuis le fantastique Chew-chew que nous avions chroniqué en 2018, Dear Deer, formé de Federico Iovino et Sabatel reprend là où nous les attentions. C’est-à-dire que l’électro-punk hyper énergique du duo poursuit son travail de dévastation grâce à une efficacité désarmante et son enviable cohésion. Conduites par le chant des deux comparses, que ce soit en solo ou à l’unisson, les compositions de Dear Deer portent une essence abrasive même si elles sont parfois déployées avec un caractère bon enfant. Armées d’intenses percussions, le filon électronique laisse entendre de vivifiantes rythmiques, la basse dicte quant à elle le ton en claquant à outrance et la guitare vient ajouter une agréable couche de distorsion à ce beau désordre. Rien à redire, les quatre pièces soutirent notre admiration et nous laissent l’eau à la bouche!
Prenant la balle au bond et cassant par le fait même le rythme établi par le duo lillois, Embers nous transporte vers l’obscurité dès les premières notes. Incantant je ne sais quel démon des abysses, Pieter Nolf et Steve Desmadrijl installent rapidement les bases de leur riche et vacillante musique alliant dark ambient et industriel. Oscillant entre une ambiance downtempo et de fréquentes surcharges d’énergies, les Belges parviennent à nous faire bouger même si les débuts indiquent que le périple semble moins brusque. C’est finalement tout le contraire qui s’offre à nous alors que des percussions retentissantes jaillissent et que les cris se multiplient. Affichant une brillante versatilité, les deux musiciens s’amusent à nous faire bondir d’en une multitude de directions, nous gardant sur le bout de notre siège, bien à l’affût pour ne pas se faire prendre de court. Terminant avec un remix de Claudine In Berlin de Dear Deer, Embers conclut cette expérience enlevante avec brio. Un album qui résonnera pour encore longtemps dans nos enceintes!
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Paru le 2 janvier 2021 sur Wool-E Discs.