[Scène locale] Gene Tellem – Who Says No
Il y a de cela quelques mois, j’ai été ravi d’apprendre l’éventuelle parution d’un album sur une étiquette que je chéris profondément, SOBO. Il s’agit de la quatrième offrande de cette maison de disques ayant pignon sur rue à Montréal et étant dirigée par l’un de mes artistes favoris, Patrick Holland. La musicienne, Jeanne Gariépy, fait honneur aux attentes que j’avais envers ce EP et, même, plus alors qu’elle frappe très fort avec une musique house efficace et assumée. Who Says No représente la première parution de la productrice sous le nom de Gene Tellem, elle a également agi à titre de Buck Smith auparavant et comme membre du duo Loose Excursions avec Gabriel Reichhold lors du dernier festival MUTEK Montréal.
On ne nous offre aucune introduction, aucun répit, alors que dès la première seconde nous entrons dans le vif du sujet. Le rythme est rapide et soutenu, les basses agressives et les percussions efficaces et généreuses. Il ne vous suffira que de quelques instants pour que les échos de cette entraînante mélodie se fraient un chemin jusqu’à votre cerveau afin de se transformer en mouvements libérateurs. Bien que le morceau soit énergique et rapide, chaque fragment sonore prend le temps nécessaire afin de se mettre en place et de s’ajouter aux harmonies déjà véhiculées, ce qui rend l’écoute encore plus délectable.
La deuxième pièce, et non la moindre, débute avec moins de vélocité que la précédente, mais ce n’est que pour pleinement nous plonger dans son univers unique. Les nombreuses répétitions agissent comme une force surnaturelle qui parvient à nous posséder et à s’emparer entièrement de notre corps pour nous faire planer vers une réalité singulière et inconnue. Les sonorités se veulent moins pures et énergiques que sur les deux autres compositions du EP, mais joliment plus personnelles et bouleversantes. Un travail d’introspection s’annonce à mesure que résonnent les notes programmées et jouées par la musicienne montréalaise.
Un enchaînement de percussions hautement rythmé annonce le dernier segment de l’album. Il faudra plus qu’une écoute de ce morceau pour assimiler chaque information de cette incantation. Les 4 minutes 24 secondes que Gene Tellem nous propose offre une approche directe et déterminée. Le morceau vous poussera vers un déchaînement en règle du début à la fin, il est inconcevable de ne pas avoir envie de danser. La fin abrupte est attristante et nous laisse sur notre faim alors que l’on voudrait entendre beaucoup plus de ces agréables et émancipatrices mélodies.
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Paru le 24 novembre 2017 sur SOBO.
- Révision du texte par Geneviève.