[Recommandation] Unjin – Hui Gui
Écrire une chronique lorsque je suis terriblement fatigué est l’une des façons les plus efficaces de mesurer mon amour réel pour un album. Quand les paupières sont soudainement moins lourdes à l’écoute du premier morceau, c’est le signe qu’un bon moment se dresse devant moi. C’est la jeune maison de disques japonaise Kizen Records qui a pris le temps de nous écrire pour nous présenter leur deuxième EP qui justifiait entièrement cette séance d’écriture nocturne.
Pourtant très atmosphérique et somptueuse, la musique du producteur sud-coréen Unjin est parvenue à me captiver malgré la situation. Soyons honnêtes, il est difficile d’être plus confortable que lorsque nous flottons à mi-chemin entre le pays des rêves et des sonorités bien enveloppantes. Cette connexion inattendue se dessine lentement lors des deux premiers titres et nous transporte finalement vers le premier remix du suédois Ntogn, fondateur de l’excellente étiquette Hypnus Records. Véritable surprise, cette réadaptation pratiquement dub de la pièce éponyme est succulente, un délice qui se savoure parfaitement à mi-parcours. L’artiste est parvenu à s’approprier la composition initiale tout en respectant l’aspect chamanique et ensorcelant de celle-ci.
Déjà fort impressionné par la première portion de l’album, je ne pouvais pas croire que la suite allait me laisser sur mon appétit. C’est avec un bruit retentissant au travers de la brume que l’intemporelle Untitled Space nous emporte pour une dérive certaine. Rappelant le son d’un navire au large de l’océan, ce rythme répétitif forge la colonne vertébrale d’une expérience sonore des plus poignantes. Ayant toujours eu la capacité de m’émouvoir lorsque j’étais gamin, cette vision d’un bateau qui trace son chemin dans le brouillard est venue éveiller une forte nostalgie chez moi.
La seule suite logique à cette formidable balade est l’apport de la talentueuse productrice française Hydrangea. Son remix de la pièce d’introduction infuse une dose inespérée de percussions à Hui Gui. Malgré un résultat qui pourrait même vous pousser à vous dandiner légèrement, vous retrouverez rapidement le confort des segments planants propre à l’artiste. La judicieuse sélection des collaborations et l’ordre méticuleusement choisi des morceaux propulsent ce sympathique EP comme l’une de mes plus jolies découvertes internationales au cours des derniers mois. Si vous suivez le site depuis un bon moment déjà, parions que vous raffolerez de celle-ci!
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Paru le 30 novembre sur Kizen Records.
- Révision du texte par Geneviève.