[Recommandation] DJ Fett Burger & Stiletti Ana – 358 Men
Il est très étonnant de voir que, même en 2018, la musique peut être parfois difficile à dénicher. Le maître dans ce domaine est sans contredit le mystérieux pilier de la scène scandinave, DJ Fett Burger. Il est si ardu de tendre l’oreille sur sa plus récente collaboration avec le finlandais Stiletti Ana, qu’il faudrait pratiquement créer une discipline olympique pour celles et ceux qui parviennent à accomplir cet exploit. Heureusement, les dieux de la musique ont enligné quelqu’un sur ma trajectoire qui possédait le soi-disant album et qui a eu la générosité de me le prêter le temps d’une soirée qui, avouons-le, fut fort agréable pour mes tympans.
Même s’il se laisse désirer, le norvégien livre la marchandise d’une manière époustouflante sur 358 Men, son premier long jeu en carrière. Mes références dans cette portion de la scène musicale électronique se limitent sans doute à son compatriote DJ Sotofett, mais disons que les deux artistes flirtent avec des standards de qualité qui en font saliver plusieurs. Si l’intro nous ouvre l’appétit efficacement, l’étape suivante s’intitulant Time Computer nous en met déjà plein la bouche avec des percussions fumantes tramées de synthétiseurs évasifs. L’aventure est à peine entamée que nous ressentons déjà la chimie qui règne entre les deux producteurs, tous les éléments sont bien en place et la synergie est évidente. La suite ne nous fera certainement pas dérougir avec sa merveilleuse trame de fond proposant un disco lent et spatial. La splendide et audacieuse pièce Smell The Gasoline parviendrait certainement à hypnotiser quiconque se dresserait sur son chemin. Je dois avouer que celle-ci se hisse bien haut dans le palmarès de mes expériences musicales favorites en 2018.
À l’écoute de l’album, il faut évidemment préparer ses souliers de danse, mais aussi son esprit à un décollage vers la stratosphère. Le résultat est beaucoup plus psychédélique que ce que j’avais anticipé, il est toutefois difficile de s’en plaindre. L’utilisation d’une étonnante variété d’instruments procure au disque une chaleur organique qui nous dirige vers une sonorité à la fois rétro et futuriste. Nous avons ici la suite logique de leur précédente association portant le nom de Seriously Goodbye qui a vu le jour il y a déjà quatre ans sur le label Sex Tags UFO. Je souhaite fortement ne pas avoir à attendre aussi longtemps avant la prochaine union entre les deux.
À défaut d’avoir réussi à mettre le grappin sur ce bijou, pourquoi ne pas profiter de son passage à Montréal le samedi 8 décembre prochain, gracieuseté des excellents promoteurs Homegrown Harvest. Le collectif de DJs montréalais 00:AM assurera la réplique locale, que du bon en perspective!
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Paru le 22 juin 2018 sur Freakout Cult.
- Révision du texte par Sandra.