[Scène locale] Cliche/d’Orion – PUNT
Commençons par la fin… S’il y a une chose que je peux vous garantir lorsque vous écouterez PUNT, c’est que vous ne vous ennuierez pas, c’est une promesse! La fusion des idées d’Érick d’Orion et de Guillaume Cliche (avec qui nous avons eu la chance de discuter l’été dernier à propos du label Musique Maison) a permis l’élaboration d’un album rafraîchissant autant par son originalité que par sa pertinence. Mikroclimat nous a habitué·e·s à des parutions de grande qualité et nous sommes bien servis avec cette expérimentation électroacoustique qui repousse les limites. Pouvions-nous nous attendre à autre chose de la part de deux figures établies des sphères électroniques et expérimentales québécoises? PUNT représente beaucoup plus qu’un botté de dégagement, c’est un spectaculaire et brillant touché.
À l’amorce de blitz, entame de cette colossale offrande, vous serez déjà dans l’ambiance désirée. Les deux compositeurs ne prennent aucun détour et débutent en force avec de rapides sonorités noise plutôt angoissantes. Il s’agit de l’atmosphère qui régnera sur l’intégralité des 9 morceaux. Les bruits sont stridents, voire même agressants par moment, mais nous en redemandons. Mon cerveau s’aligne sur le même canal que la musique qui résonne dans mes haut-parleurs et les deux entités forment un tout. Mon esprit s’égare dans ce monde qui bascule sans cesse. C’est un univers où les éléments s’entrechoquent parfois violemment, mais peuvent également se côtoyer avec beaucoup de délicatesse.
Les compositions de Cliche et d’Orion sont plus que du noise ou de l’électroacoustique; les styles varient et s’harmonisent dans cet élan de distorsion et de décibels. Le rythme augmente à quelques reprises sur l’album et le résultat est terriblement efficace. Prenez mach, par exemple, où les percussions s’ajoutent à la fête pour donner un morceau aux apparences technoise qui donne drôlement envie de bouger. Ce segment n’est pas sans rappeler les créations acharnées du talentueux musicien Container qui manie si bien cette fine ligne entre l’ivresse de la techno et la brutalité du noise. Malgré cette intensité, nous avons également droit à des moments plus ambiants, comme sur Rio Grande où des mélodies atmosphériques et délicates agissent tel un lien entre ces assemblages déconstruits et dynamiques.
Maintenant, il ne reste plus qu’à espérer que cette agréable collaboration se poursuive et qui sait, peut-être aurons-nous la chance de les voir sur scène prochainement?
Pour acheter l’album, c’est ICI.
Paru le 1er mars 2019 sur Mikroclimat.
- Révision du texte par Sandra.