[Entrevue] D.Blavatsky
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Depuis un peu plus d’un an, la scène underground montréalaise (et nous les premiers) s’est très vite enflammée pour cette créature à la chevelure immanquable. Et cette obsession grandissante est tout à fait légitime. Énergie survoltée, prestation scénique époustouflante, puissance musicale hardcore, D. Blavatsky devient un plaisir coupable que l’on aime assouvir à chacune de ses prestations live ou DJ. Tel un météore brûlant qui irradie tout sur son passage et qui n’est pas près d’arrêter sa course folle, D.Blavatsky, de son vrai nom Diana, est aussi une personne généreuse et pleine d’amour.
Nous vous offrons ici une superbe entrevue avec un·e artiste passionnant·e qui n’a délibérément pas fini·e de nous surprendre. Veuillez prendre note (une fois n’est pas coutume) que certaines photos de l’entrevue sont publiées en couleur afin de mieux profiter de cette chevelure déjà devenue légendaire!
Ta flamboyante chevelure rouge est devenue ta marque de commerce. Est-ce que tu songes à garder ton look actuel ou aimerais-tu apporter des changements à ton apparence un de ces jours?
Haha, bonne première question. Je ne peux pas avoir l’assurance de la permanence de mon apparence avec autant de conviction, car je suis jeune et sujet·te à des décisions impulsives, mais oui, mes cheveux rouges sont une partie importante de mon existence physique. Mon look actuel est le résultat de fusions esthétiques qui se sont déroulées lors des années où mon identité s’est le plus développée. Intimement lié à mes goûts visuels et artistiques ainsi que d’autres aspects de ma vie, je suis devenu·e très à l’aise de parcourir le monde au quotidien avec cette couleur de cheveux significative. Je pense que le rouge est une couleur puissante et elle occupe beaucoup de place dans ma vie, mais je reconnais aussi à quel point mon ego est associé à cette reconnaissance que mes cheveux me donnent.
Je changerai certainement d’apparence un jour, je n’ai que 22 ans après tout et je peux être assez impulsif·ve sur la façon dont je devrais embrasser le changement dans ma vie. Ma chevelure me rend extrêmement fort·e, mais la façon dont elle est traitée socialement contribue également à la dynamique contradictoire de ma dysmorphie sexuelle. Les cheveux longs ont un impact sur ma présentabilité sociale en tant que femme et, autant que je l’aime, une partie de moi se sent toujours éloignée de ma féminité. J’ai passé la majeure partie de mon enfance, jusqu’à l’âge de 12-13 ans, avec la tête rasée. Quand j’y repense, c’était une décision assez étrange que mes parents ont prise et encouragée. Malgré certaines difficultés que cela a pu engendrer au cours de mon enfance, je suis reconnaissant·e pour l’anonymat de genre que cela m’a donné durant les premières années de mon développement personnel.
Mais c’est ça, les relations avec soi et la manière dont nos représentations physiques interagissent avec les mondes sociaux qui nous entourent sont en désordre conflictuel. Bien que je pense souvent à me couper les cheveux dans un style socialement perçu de manière plus masculine, je ne suis pas tout à fait sûr·e que ce changement de style résoudra les distances que j’ai entre la performativité des genres et mon être physique.
Donc, pour répondre plus directement à la question, je vais probablement garder mes longs cheveux rouges jusqu’à ce que j’aie une sorte de mort de mon ego et que je finisse par me raser la tête.
Tu es originaire de Calgary, quelles sont les principales raisons qui t’ont poussé à vouloir t’installer à Montréal?
Comme cela deviendra probablement plus évident pour vous et les lecteur·trice·s tout au long de cette entrevue, mes premières années d’abandon social, de lectures approfondies et de privilèges académiques m’ont permis d’acquérir tout au long de mon cursus scolaire d’excellentes compétences en matière de manipulation verbale… Je pense que j’ai présenté l’idée de déménager à Montréal à mes parents comme «une opportunité excitante pour ma croissance et mon développement personnel». En réalité, j’avais décidé de déménager ici parce que mes trois meilleurs amis n’arrêtaient pas de parler à quel point Montréal était une ville formidable et qu’à 19 ans, j’avais soif d’aventure.
À Calgary, j’avais créé diverses communautés et divers lieux d’appartenance où j’évoluais, mais l’énergie de la ville dans son ensemble n’a jamais pleinement résonné en moi et ne reflétait pas mes aspirations de ce que je pensais devenir. Tout ce que je faisais là-bas était tiré de relations et d’inspirations qui n’étaient pas directement en lien avec ce que je voulais réellement faire. Bien que cette époque ait pu créer en moi une forte vision artistique (tirée d’internet et d’autres courants d’idées obscures) – Montréal semblait être une ville plus appropriée à mes idées et qui pourrait directement alimenter et encourager mes passions.
Je suis une personne très sérieuse et à ce moment-là, j’aspirais à vivre dans une ville qui m’inspire et qui me pousse à approfondir ma compréhension de la pratique artistique et de la rencontre communautaire, mais encore une fois, je ne connaissais pas énormément Montréal. Elle m’apparaissait comme connectée avec les désirs abstraits que j’avais à l’époque et est devenue une place dans laquelle je pouvais projeter mes espoirs et mes aspirations. C’était une réponse à ce détachement que je ressentais envers Calgary. En moi, Montréal prenait la place de Calgary.
Donc, j’ai emménagé à Montréal avec cette détermination pure et naïve. Et bien que je puisse parler pendant des heures de la façon dont «cette ville m’offre de nouvelles frontières dans mon éducation et mon développement expérimental», les raisons principales de mon installation ici ont été guidées par les limitations que je ressentais à Calgary et que j’avais besoin de changement. Oh oui, et aussi, du fait que trois des mes meilleurs amis avaient aussi déménagé ici haha!
Malgré ton jeune âge, tu as une présence scénique incroyable, tu es confiant·e et tu performes avec assurance. D’où te provient cette aisance déconcertante?
Question difficile… et merci pour vos gentils mots! Haha, c’est dur à dire. Pour autant que je me souvienne (et que mes parents s’en souviennent aussi), j’ai toujours été comme ça haha. Je pourrais consacrer une entrevue entière à parler de mon enfance, mais pour faire simple, j’étais un·e enfant étrange. J’ai commencé à socialiser seulement vers la fin de l’école primaire et j’ai passé les dix premières années de ma vie complètement immergé·e dans mon propre monde. Une grande partie de la personne que je suis devenue aujourd’hui s’est épanouie dans ce décalage qui existait entre mes perceptions du monde et ma petite enfance coincée dans la formalité sociale. Mon comportement était à l’origine de beaucoup de problèmes que j’ai pu avoir et j’attribue maintenant une grande partie de mes compétences oratoires actuelles à ces premières années de malentendus et de frustrations en matière de communication.
Comme toute personne qui ressent sa conscience emprisonnée dans un corps de chair, j’ai encore et j’ai eu beaucoup de difficultés à vivre avec moi-même. Je ne peux pas identifier la racine de cette facilité à un événement ou à une interaction spécifique de ma vie, car j’ai le sentiment que toutes les expériences vécues qui ont formé ce que je suis aujourd’hui n’ont agi que pour façonner cette source d’énergie et cette conscience identitaire que je ressens au fond de moi-même.
Je suis honoré·e d’avoir été aimé·e de la manière dont je l’ai été si tôt dans ma vie, et la confiance avec laquelle je me fais ma place à travers le monde découle de ces relations profondes de confiance et de soutien. Même quand mes parents étaient appelés par l’école pour venir me chercher parce que j’étais suspendu·e des cours (ce qui arrivait souvent haha), parce que je répondais aux professeurs ou parce que je jouais dehors si je ne trouvais pas les classes intéressantes, ils me faisaient confiance. J’ai fait beaucoup de bêtises dans ma vie – et j’ai appris de mes erreurs et des répercussions qu’elles ont pu avoir et que j’ai subi tant de fois. Mon amour profond et mon respect de moi-même sont un prolongement de l’amour et du soutien que mes proches me portent, cela me permet de faire ma place dans la société avec une énergie et une confiance particulière.
Quelles sont tes plus fortes inspirations? Y a-t-il des artistes ou des prestations qui t’ont marqué·e à jamais?
Hum, je suis une personne extrêmement stimulée (comme beaucoup de personnes qui ont grandi avec l’avènement d’internet) et je pense qu’un de mes plus grands dons est mon agilité d’emmagasiner et de traiter des quantités énormes d’information et de stimulus. C’est cependant difficile pour moi d’organiser et d’identifier des inspirations spécifiques de ma vie, car je tire constamment mon inspiration de tant de choses avec lesquelles je suis en contact.
Je me sens très humble et motivé·e de rester sur ma lancée lorsque j’interagis avec des personnes et des communautés passionnées par ce qu’elles font. Le travail d’une personne a moins d’importance pour moi que l’énergie qui anime cette personne pour ce travail. Que ce soit la préparation d’un spectacle ou d’un rave par un collectif, ou la création d’un nouveau mix, d’un zine ou d’une tasse en céramique ou même d’un nouveau plat qu’un·e de mes colocataires cuisine, c’est dans ces moments de pure passion et mon agilité à ressentir de tels états d’excitations que je me sens inspiré·e au plus profond de mon coeur.
Je peux être assez intense avec mes rituels de création et je me pousse souvent vers cette limite où je suis indulgent·e avec moi-même et je sais m’arrêter quand il faut pour ne pas tomber dans ces périodes de léthargie artistique. Je trouve beaucoup d’inspiration quand je pousse mon corps et mon esprit à l’extrême. C’est une dynamique étrange parce que je suis une personne équilibrée, mais je recherche ces points de non-retour de fatigue physique et mentale extrême (par la privation de sommeil ou l’entrainement physique) dans le but d’accéder différemment à mes pensées créatives. Je pense qu’une part de cela est ce qui m’a poussé·e à sortir dans des raves autant. J’aime l’idée de rester debout toute la nuit et de danser pendant huit heures d’affilée et le genre de demandes que cela a sur moi (et souvent rentrer à la maison et travailler sur ma musique après une nuit/matinée de rave). Haha je suis désolé·e si cela semble super prêcheur. C’est juste que dans une société, je ressens constamment le fait que l’on nous dise que l’accomplissement passe par l’apprentissage. J’essaie de retirer les choses de mon être physique et de puiser l’inspiration de ce qui me reste.
Avoir vu Machine Girl en live au Poison Noir est probablement l’un des shows qui m’a le plus marqué·e dans ma vie. L’énergie brute qui s’échange entre les artistes et la foule est quelque chose que je m’efforce d’atteindre. J’ai tellement donné de ma personne lors du mosh que j’ai failli vomir. Aussi, mes rêves et mondes subconscients m’inspirent beaucoup.
Tu fais des performances lives, des DJ sets et des prestations hybrides. J’aimerais savoir comment tu évolues à travers ces différents moyens de production et comment cela influence ta créativité et ta préparation?
Honnêtement, je suis toujours en train de déterminer comment utiliser plus efficacement ces différents styles de production et de performance. Tout s’est accéléré si rapidement ces derniers mois que mes processus de préparation se sont développés davantage par nécessité et par adaptation plutôt que par essais et erreurs.
Le DJing, la production musicale et les autres projets adjacents qui représentent mon travail sont tous étroitement liés aux différentes facettes de ma vie. Je passe facilement de six à huit heures par jour à travailler sur mes divers projets en plus de l’école, du travail, de l’entraînement et de mes relations interpersonnelles, mais il n’y a jamais de moments où je ne pense pas à de telles choses. J’ai beaucoup de discipline et je gère extrêmement bien la façon dont j’utilise mon temps et mon énergie, mais j’ai encore beaucoup à apprendre et j’ai besoin de garder ma concentration pour ne pas m’épuiser. Je passe de 20 à 40 heures de recherche pour chaque mix que je fais et je pense que l’ajout de ma production live me permet de m’offrir davantage en tant qu’artiste à travers mes sets hybrides, tout en interrompant mon flux de travail dans des directions qui demandent différentes choses de mes compétences et de ma créativité. J’adore le DJing, mais me consacrer uniquement à mixer la musique des autres peut devenir insatisfaisant. En ajoutant mon matériel live et un troisième CDJ à ma configuration hybride, je me force à demeurer dans un état d’esprit plus stimulant de manière créative tout en engageant/développant l’ensemble de mes compétences en tant qu’artiste.
Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai encore tellement à apprendre – et malgré mes idéaux politiques/économiques (lol), l’impatience de mon époque et la construction mentale de ce monde tend à punir d’autres aspects de ma vie lorsque mes capacités en tant qu’artiste ne peuvent suivre ma capacité à travailler (dans ce foutu système capitaliste axé sur le rendement et la production). Je dois souvent me rappeler que je fais cela depuis seulement un peu plus d’un an et demi, et à mesure que j’examine l’avenir et la façon dont ces différents styles musicaux évolueront, je dois donner la priorité à la fusion de mes DJ sets hyper énergiques orientés vers les raves à mes productions lives plus expérimentales, noise-tech et punk.
Tu es maintenant DJ résident·e pour les soirées OCTOV. En rejoignant cette équipe qui propose des événements techno un peu plus accessibles que ceux auxquels tu es habitué·e de participer, n’as-tu pas peur de perdre ton identité de freak underground avant-gardiste?
Hahaha, vous ne rigolez vraiment pas avec vos questions. Je suis un·e freak, ça c’est certain, mais je ne peux pas dire que j’accorde trop d’importance aux étiquettes avant-gardiste et underground. Je vois à quel point de telles appellations communautaires/artistiques ont été importantes au cours de l’histoire, mais je suis septique quant à leur usage actuel au sein de l’univers de la musique électronique.
Mon travail parle pour lui-même. Honnêtement, je suis trop concentré·e sur les facettes de mon art qui contribuent à la construction des communautés auxquelles je souhaite faire partie pour perdre de l’énergie à réfléchir à la manière dont mon image publique pourrait être reçue en lien avec mes différents engagements.
Que je joue un set en journée au Piknic Electronik pour OCTOV, ou un rave à une heure tardive dans un tunnel abandonné, j’ai le sentiment que les raisons pour lesquelles les gens apprécient ce que je fais sont parce qu’elles ressentent à quel point je suis intègre envers moi-même et aussi passionné·e à communiquer mon art à travers ces médiums de manière très intense. J’entretiens un amour profond et un respect pour qui je suis et au genre d’espace que je veux créer/occuper. Je n’ai pas peur de la manière dont les interactions avec différents événements/collectifs pourraient modifier mes pratiques artistiques, car tout ce que je fais est un prolongement clair de ma personnalité.
Je suis très reconnaissant·e de faire partie d’OCTOV et même s’ils ne sont peut-être pas considérés comme «underground» au même titre que mon autre collectif Non/Being ou les raves que j’organise (Vault), OCTOV n’a fait qu’encourager/soutenir mes goûts et ma vision artistique. Je m’efforce d’apporter mon énergie de freak à leurs soirées et je sais que quiconque interagit avec mon travail (que ce soit un DJ, un live ou un zine écrit) ressentira les intentions derrière mes différentes passions.
Ta notoriété augmente rapidement dans la scène, tu participes à des événements populaires comme le Piknic Electronik, Exposé Noir, Interzone ou avec des DJ célèbres comme LSDXOXO, etc. Comment gères-tu cette popularité grandissante?
Disons que les derniers mois ont été intenses hahaha. J’ai d’excellentes compétences en gestion du stress et je remercie d’ailleurs mon éducation de type meute de loups roumaine de m’avoir permis de développer une estime de moi-même très solide et des mécanismes de suppression de la vulnérabilité (😜). Haha, honnêtement, j’ai été trop occupé·e pour y penser et j’essaie de ne pas me prendre trop au sérieux. Comme je l’ai déjà dit, je sélectionne méticuleusement la façon dont je consacre mon temps et mes énergies et j’entretiens seulement de très petits cercles sociaux.
Tandis que de plus en plus de regards se tournent vers moi et que la pression des attentes augmente, cette portion de la relation que j’ai avec moi-même et de celle que j’ai avec les autres devient de plus en plus importante et me pousse simplement à garder ma concentration sur ce que je dois faire. Ceux et celles qui sont proches de moi savent qui ils sont et leur amour/soutien est ce qui me maintient le plus solidement ancré·e dans tout cela.
Je peux me consacrer pleinement à mes passions parce que je sais que je partage cela avec des gens qui m’aiment et qui me soutiennent quoiqu’il arrive. Le temps et l’énergie que j’ai investis lors de cette dernière année de création m’ont un peu poussé·e vers l’isolement et je me retrouve souvent à souhaiter qu’il y ait plus d’heures dans une journée. Bien que les choses reprennent peu à peu sur le plan social, je me demande parfois comment je vais regarder ces années de mon existence et les répercussions qu’elles auront eues sur ma relation avec ma famille par exemple. Je pense que l’un des défauts de ma jeunesse et de mon intensité est le sentiment d’invincibilité que je ressens par moment. Je me lance sans trop réfléchir dans ces moyens d’expression et je leur permets de prendre toute la place dans ma vie. Je suppose que les éléments qui me donne la force d’accomplir tout ça resteront toujours là pour me soutenir/m’accompagner. Je suis très proche de ma famille et cet été, au milieu de tous ces spectacles, mon père est soudainement tombé très malade. Je me suis précipité·e à l’hôpital et j’ai passé mes derniers jours à visiter Calgary dans les halls des salles d’opération, entre deux spectacles donnés dans des gares ferroviaires et des sous-sols d’entrepôts. J’avais l’impression que je pourrais profiter de cette dernière semaine à Calgary pour partager du temps avec mes parents, mais j’ai passé la majorité de mon temps à préparer mes prestations en prévision de mon retour à Montréal. Heureusement, mon père va mieux maintenant et j’ai tenté d’offrir le plus de soutien possible à ma famille malgré cela. Cette chaîne d’événements a mis beaucoup de mes ambitions en perspective et m’a fait réfléchir à ce sens de la sécurité qui est ancré en nous.
Bien sûr que je ressens une pression sur moi en tant qu’artiste en pleine croissance – non pas à cause de ce facteur de popularité perçu par la société, mais parce que je veux honorer l’attention, l’énergie et le soutien que les gens accordent à mon travail, que ce soient des inconnus ou non. Que ce soit un nouveau collectif qui me demande de jouer sur un spectacle ou encore une personne que je reconnais dans la foule et qui suit mon travail artistique/mon progrès depuis longtemps – je suis extrêmement touché·e par l’espace et l’attention que les gens donnent à mon art. Cela exerce beaucoup de pression sur moi-même, mais me donne aussi le désir de continuer au mieux de mes capacités à partager ma vision artistique.
Avec quel·le·s artistes aimerais-tu collaborer un jour dans ta carrière?
Hmmm – mon plus grand rêve de collaboration serait probablement MC Ride de Death Grips. Être capable de travailler avec quelqu’un qui canalise un tel flux d’énergie serait tellement débile (je suis fan de Death Grips depuis tellement longtemps haha). Travailler avec des groupes comme Show Me The Body et Full Of Hell serait aussi vraiment génial. Je voudrais bien collaborer malgré la différence de genre musical et expérimenter avec eux afin de voir les résultats étranges que nous pourrions en faire ressortir. Machine Girl est également dans cette liste – j’aimerais bien me retrouver à faire des folies sur le parterre en chantant par dessus des blast beat électroniques.
Il y a aussi deux projets ici à Montréal avec lesquels j’espère avoir la chance de collaborer, Dregqueen et Exe.Jocko. Ces deux duos ont des visions vraiment intéressantes et proposent une musique incroyable. Je pense avoir beaucoup à apprendre de leur part, j’ai de la chance de pouvoir faire de la musique dans la même ville et au cours de la même période.
Que pouvons-nous attendre de D.Blavatsky dans les mois à venir? De nouveaux raves de la part de Vault? Des concerts d’envergure?
Blehhhhhhh – tellement de choses haha. J’ai beaucoup de trucs en cours. Le projet principal sur lequel je travaille actuellement est mon prochain album «YOUR CHOICE». Cet album sera un mélange de mes sets live orientés pour le dancefloor et de techno expérimentale plus noisy. Je travaille également sur un fanzine pour accompagner l’album qui inclura une grande partie de mes travaux d’écriture et de collage. Je veux que l’album soit formaté sur un très petit nombre de clés USB qui incluront des copies numériques de mon zine + quelques vidéos issus de mon téléphone résumant certaines de mes folles soirées. Je suis en train de bâtir un réel univers avec cette prochaine parution, car je souhaite proposer aux gens un regard plus concret sur le monde de Blavatsky. Je prévois également réaliser un rituel de groupe lors la sortie de l’album à Montréal – et je suis excité·e de présenter mon travail dans un contexte de performance plus large (attendez-vous à du cyber ritualisme, beaucoup de fluides rouges et des matières premières que nous collectons derrière le Home Depot haha).
Prochainement, je publierai quelques productions sur des compilations dont je ne peux pas encore parler, mais je créerai/interprèterai régulièrement de nouveaux sets hybrides (entre autres pour la très grosse soirée à venir avec OCTOV qui présente Cleric pour l’Halloween >: ~) ).
J’ai quelques mixes de DJ que je prépare actuellement et qui seront publiés dans les prochains mois sur différentes plateformes et je ferai aussi des sets DJ/live à Toronto et Ottawa très bientôt.
Je ferai également une importante annonce concernant le lancement d’un studio pour le nouveau collectif que je suis en train de mettre sur pied avec des ami·e·s qui portera le nom de Non/Being – et je révélerai des détails croustillants sur une compilation intitulée «Certified Reality» sur laquelle nous travaillons pour l’occasion. Non/Being sera mon label principal/maison idéologique et présentera de nombreux projets auxquels je participerai à l’avenir. Nous avons énormément travaillé sur notre «anti-manifeste» (lol) et nos objectifs communs. Cela inclura des sorties de zines, des mixes de DJ, des performances artistiques, des raves et bien plus encore~
Nous examinons la possibilité de faire un nouveau rave de la part de Vault au cours des prochains mois dans un bâtiment abandonné récemment découvert – une église peut-être… ou peut-être un hôtel… mais qui devra être gardé secret jusqu’à ce que la date approche de plus près. De plus, je travaille constamment sur l’événement mensuel Void et mon émission de radio mensuelle sur N10.AS nommée Hive Mind. Un garçon occupé avec beaucoup à partager, alors restez à l’affut…
Merci beaucoup pour ton temps!