[Scène locale] arbee – quatre, digression(s)
Voici un nom que vous reconnaîtrez certainement si vous suivez le site depuis déjà quelques années. Le musicien québécois arbee nous revient avec le quatrième album de sa délicieuse série dont nous avons déjà analysé le premier et le troisième volet lors de précédentes chroniques. La différence marquante avec cette nouvelle offrande est la présence de collaborateurs de renom qui injecte au disque une tournure inattendue et qui attire le producteur vers des sentiers plus ou moins explorés par le passé.
C’est avec la pétillante introduction petite fleur que le bal s’amorce et il serait difficile d’exiger mieux. Cette savoureuse courte pièce donne le ton en proposant un électro à connotation trip-hop qui place la table pour l’arrivé de l’incomparable Navet Confit. Celui qui nous a présenté pas moins de dix albums au cours de l’été (oui oui, vous avez bien lu!) pose sa voix distinctive sur une composition mélancolique racontant le chagrin d’une certaine Marie-Pier qui pleure dans un autobus. Malgré la simplicité apparente du concept, le duo parvient à rendre l’expérience unique et à créer un ver d’oreille qui devrait vous suivre pendant un long moment. De retour en solo pour le troisième titre, arbee revient à la charge avec un morceau ponctué de sublimes pulsations qui prouve une fois de plus l’immensité de son talent et de sa vision musicale singulière.
La seconde collaboration nous plonge dans une atmosphère plus mystérieuse grâce au brio de l’Américain Peter Bark. L’union des deux musiciens résulte en un intriguant alliage d’ambient fantomatique qui nous frappe telle une bourrasque automnale. Les percussions typiques du Québécois nous séduisent encore une fois sur la très courte c’est sept qui s’occupe merveilleusement bien de faire le lien vers la pièce de résistance de ce nouvel EP. Le dernier invité, et non le moindre, est le réputé Charles Barabé avec qui arbee s’amuse pendant plus de douze minutes à créer une valse de fréquences hautement hypnotique. Le périple se termine dans l’allégresse la plus totale avec la douce conclusion soigneusement intitulée repose, toi qui nous dirige lentement vers la sortie. Décidément, il a plus d’un tour dans son sac et il sait nous surprendre à chaque occasion malgré une productivité phénoménale. Nous vivons une période charnière en matière de musique ambiante dans la belle province et arbee y est certainement pour quelque chose.
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Paru le 26 juin 2020.