[Recommandation] ATŌMI – ARMØNIA
Décidément, ATŌMI ne fait rien comme les autres. Pour ce premier de trois EPs conceptuels, le musicien italien s’est efforcé de réunir des artistes visuel·le·s qui avaient la captivante tâche de mettre en images ses cinq fabuleuses compositions. Malgré sa courte durée, ce bref album s’apprête à nous faire parcourir un territoire inattendu en raison de la variété des vidéos qui ont été réalisées et, bien entendu, par la beauté des sons qui les ont inspirées. Préparez-vous à une immersion totale déclenchée par la musique de Lorenzo Setti et des images de ses comparses qui nous réservent cinq expériences transcendantes, mais qui sont toutes uniques à leurs manières.
Unveil
Voici le premier chapitre de cette histoire hétéroclite, mais pourtant si fluide. C’est le travail du jeune artiste audiovisuel Carlo Fanchini, co-fondateur du collectif OKRA, qui ouvre le bal de la manière la plus impressionnante et respectueuse possible. Cette notion de respect est palpable via le fantastique effort d’harmonisation qui a été fait envers les sonorités qui sont projetées par les puissants synthétiseurs de Lorenzo. Ce morceau en deux temps est une introduction attendrissante bourrée de rebondissements et de soubresauts visuels qui dévoilent à petit feu l’univers riche de ARMØNIA. La cohésion est totale, le rendu nous laisse bouche-bée et que dire de cette finale si élévatrice. Un véritable tour de force en entrée de jeu!
Evolve
Changement de ton drastique ici autant au niveau sonore que par le style de réalisation. Cette composition lente et touchante lance ses échos polaires à un corps en totale harmonie avec ses effluves synthétiques. Les splendides mouvements de l’actrice Sofia Sacchetti sont la preuve que les contraires peuvent parfois communiquer gracieusement et former un tout. Même si la musique demeure plutôt linéaire et introspective sur ce second titre, la vidéo nous fait vivre une dualité enrichissante, d’une élégance inspirante et libératrice. Un travail hors pair de la part de Cugeeno Benatti qui est la personne derrière ce magnifique concept!
Purify
Cette piste porte bien son nom et la réalisatrice Alessandra Leone s’assure de bien propager l’esprit purificateur de celle-ci. Ayant co-réalisée le clip du morceau Batticuore pour le célèbre Alessandro Cortini, disons que vous êtes peut-être déjà à l’affut du style majestueux de l’Italienne. C’est grâce à la beauté et l’immensité de la nature que nous constatons tout d’abord notre impureté, marqué par un rouge gangrénant. Les vagues viennent ensuite s’échouer sur nous pour tenter d’effacer les taches néfastes, mais c’est plutôt un retour de la couleur malsaine et une hausse des décibels qui nous attendent en conclusion. ATŌMI sort les crocs lors d’une écrasante finale qui est en quelque sorte un rappel à l’ordre vis-à-vis des impacts de l’humain sur la nature et que c’est toujours celle-ci qui l’emportera.
IAM
Ce quatrième titre est plus sobre que les précédents et le corps scintillant qui occupe notre attention est le parfait miroir de ces émotions plus discrètes. Lorenzo Setti s’amuse à faire osciller les basses fréquences dans la première moitié, nous assistons ensuite à un éveil des mélodies après quelques minutes. L’actrice évolue dans une mise en scène épurée et réagit au gré des secousses rythmiques. Inspiré·e·s par le livre «Search for the Meaning of Life» de Willigis Jäger, nous expérimentons les quatre phases de conscience sous la superbe direction de Chiara De Maria. Son talent photographique très développé se perçoit aisément et nous propose la vidéo la plus bouleversante du lot. Tout est dans l’ambiance ici et le défi était de retirer le maximum d’une composition plus réservée, disons que la mission est totalement accomplie.
OM
On dirait que cette dernière péripétie sonore reprend là où IAM s’arrêtait, mais cette fois avec une musique plus effervescente et deux corps au lieu d’un seul. Cette multiplication des protagonistes oriente évident l’expérience vers quelque chose de plus dynamique et fusionnel. C’est d’ailleurs cette unification des humains et de la nature qui est mise à l’honneur par Matteo Giuliano Gatti et Lorenzo Tavernari durant les trois minutes de pur bonheur que représente OM. Cette conclusion est grandiose et inspirante, elle confirme le statut de compositeur hors-pair que nous n’avons aucun mal à attribuer à ATŌMI. Malgré une seule parution jusqu’à maintenant dans sa jeune carrière, il est facile d’avouer que sa curiosité, sa sensibilité et sa vision font déjà écarquiller nos yeux et nous pouvons difficilement camoufler notre enthousiasme pour la suite des choses avec ce projet. Espérons que vous aurez aussi eu le coup de foudre pour les univers parallèles qu’il a su nous présenter sur ce fantastique EP paru sur le label japonais Jikken Records en septembre dernier!
→ À écouter si vous aimez : Alessandro Cortini, Alexandre Navarro, Cremation Lily, Mytrip & Racine.
→ Morceau favori : Purify
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Paru le 17 septembre 2020 sur Jikken Records.
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